Pour les soldats tombés, de Peter Jackson : La guerre c’est sale. La preuve en noir et blanc, et en couleurs.

Ça commence comme un montage de propagande belliciste, avec les voix off d’anciens combattants remémorant toutes les bonnes raisons qu’ils eurent pour s’engager – certains d’entre eux avaient à peine 15 ans en 1914.

Heureusement, le ton change. La vision romantique de la guerre fondée sur un patriotisme et un sentiment de supériorité exacerbés portée par ces jeunes recrues (souvent issues des classes populaires) est vite mise à mal. Car si après 6 semaines d’entraînements très intensifs à la vie militaire et au maniement des armes, ces jeunes Britanniques ont hâte d’en découdre, une fois au front, après avoir traversé la Manche (33 kilomètres de croisière), face à l’adversaire pugnace, retranché, rendant coup pour coup et ajoutant parfois une dose de gaz moutarde pour faire bonne mesure, l’effroyable horreur de la condition de soldat leur pète à la gueule. Véritable chair à canon qui alterne 4 jours dans les tranchées puis une petite semaine de repos, ils font face à l’épouvantable sous toutes ses formes (boue, rat, snipers, bombardements nuit et jour, gaz, assauts à la baïonnette, blessés, odeur permanente de putréfaction sur le champ de bataille qui s’étend à perte de vue, amputations, mines, engelures, gangrènes, inondations, ordres insensés, etc.). Ça soulève le cœur. On sort de là évidemment estomaqué, en se demandant comment il soit encore possible que les pays alors belligérants continuent de consacrer des budgets toujours plus énormes à des armes toujours plus destructives. La guerre est un enfer indescriptible, assurent les survivants. On veut bien les croire.

On dirait une carte postale de Plonk & Replonk. C’est juste une accalmie dans le cauchemar, un bref moment de détente, pour ne pas devenir complètement dingue, le temps de se laver et de nettoyer son uniforme, avant de retourner dans ce bourbier-charnier à ciel ouvert où 1 million de Britanniques héroïques perdirent la vie.

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