Plongée en archives dans le Printemps de Prague

À toutes les générations, le Printemps de Prague évoque un moment politique important de l’histoire du XXᵉ siècle. Mais que s’est-il passé exactement en Tchécoslovaquie tout au long de cette année 1968, décidément si bouillonnante ?

 

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Comment raconter le Printemps de Prague ? La question s’est posée aux membres de l’association Bug, lorsque Clair Obscur a réitéré son partenariat à l’occasion du 33ᵉ festival Travelling et que l’idée d’une exposition-maison est née. Grâce à des photographies, coupures de presse, sérigraphies et autres tracts d’époque, l’exposition Prague 68 déroule le fil d’une révolution culturelle autant que politique. Si les noms des artistes Milan Kundera, Vàclav Havel, Milos Forman, Jiří Menzel, Jiří Kolář ou Josef Koudelka résonnent encore à nos oreilles aujourd’hui, c’est qu’ils ont été, avant et après les événements, les représentants d’une émancipation par rapport au régime de Moscou.

En nous plongeant dans les archives, l’exposition nous fait revivre les étapes de la libéralisation du pays, depuis l’arrivée au pouvoir d’Alexander Dubček en janvier 1968. L’instauration d’un « socialisme à visage humain » fait souffler un vent de relative liberté, notamment pour la jeunesse du pays.

Défilé de mai à Prague avec Ludvík Svoboda (Président), Gustáv Husák (Premier ministre), Alexander Dubček (Premier secrétaire du Parti Communiste) et František Kriegel (Membre du Parti Communiste) Nationaal Archief (Pays-Bas) 5 mai 1968 © CTK, Licence CC BY-ND 2.0

Défilé de mai à Prague avec Ludvík Svoboda, Gustáv Husák, Alexander Dubček et František Kriegel / Nationaal Archief (Pays-Bas), 5 mai 1968 / © CTK, Licence CC BY-ND 2.0

Un sentiment vite balayé par l’URSS, qui, avec les troupes du Pacte de Varsovie, envahit le pays le 21 août 1968. Une « normalisation » dans la violence, comme l’illustrent les coupures de presse d’époque, dont les auteurs semblent atterrés de suivre en direct les espoirs d’une nation réduits à néant.

L’armée du Pacte de Varsovie envahit la Tchécoslovaquie, Giuseppe Garimoldi, 21 août 1968, Licence CC BY-ND 2.0

L’armée du Pacte de Varsovie envahit la Tchécoslovaquie, Giuseppe Garimoldi, 21 août 1968, Licence CC BY-ND 2.0

Les derniers panneaux de l’exposition nous donnent un aperçu de la réaction des artistes tchèques et slovaques, devenus underground après la répression. En 1968, notamment grâce à la Nouvelle Vague tchèque, ils trouveront du soutien parmi la jeunesse dans plusieurs pays d’Europe. Leurs luttes inspireront ainsi toute une génération.

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Journal L’archibras, Septembre 1968

Un premier accrochage réussi pour Bug, qui a sollicité le concours des Archives de la critique d’art, l’AFP, la réunion des musées nationaux, l’association franco-tchèque en Bretagne et la Volumerie pour la construction des panneaux en matières recyclées.

 

À voir du 1ᵉʳ février au 2 avril à l’espace d’exposition de la Maison des associations. Entrée gratuite.

Visites commentées à 16 h 30 le 9 février, le 23 février (focus sur la sérigraphie avec Valérie Soriano de Rennes c’est bien, Viens Cousin) et le 16 mars (focus sur la culture tchèque avec Zlatka Hazard) : réservations sur https://my.weezevent.com/visites-expo-prague-68

Table thématique « Prague : de la composition musicale à l’imaginaire cinématographique » jusqu’au 25 février à la Bibliothèque Universitaire musique (2ᵉ étage du Tambour) – métro Villejean

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