Le meilleur reste à venir, de M. Delaporte et A. de la Patellière

Le meilleur reste à venir : une comédie dramatique, de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, qui donne envie de serrer très fort un vieil ami dans ses bras.

Les ficelles du pathos sont grossières, mais c’est parfois bien agréable de se laisser ainsi ficeler. L’émotion est donc à son comble avec cette histoire d’amitié tissée de quiproquos, de maladie incurable et de rêves qu’il reste à accomplir avant le grand voyage – dont l’heure du départ est affichée pour César Montesiho (bouleversant Patrick Bruel) qui n’en a plus qu’approximativement pour 6 mois, même s’il ne le sait pas.

Luchini-Bruel_inPourquoi on se retrouve en survêtement Fila en train de jouer au ping-pong dans le salon ? Il y a des situations qui ne sont pas toujours simples à expliquer…

On a tous un ami bourru, qui manque de tact, plein de vie et de vices, avec qui on est certain de ne jamais s’ennuyer. Patrick Bruel incarne donc ce noceur impénitent et tourbillonnant dont Arthur Dreyfus, chercheur à l’Institut Pasteur, (Fabrice Luchini) a du mal à imaginer sans une tristesse infinie la disparition – pourtant programmée par ce putain de crabe sans pitié.

Alors on assiste avec ce duo d’amis à un festival de moments chaleureux, mythiques, tourmentés, à tel point qu’on se croirait dans une histoire de John Casavetes (1929-1989) qui, lui aussi, savait si bien filmer les amitiés unissant certains êtres. Ce drame, plein de vie malgré l’ombre de la mort qui plane au-dessus de la tête de César, remue ainsi beaucoup de beaux sentiments, de bonnes pensées, presque douloureusement. Car on a tous des amis qui ont été emportés par un cancer – ou qui sont en sursis et c’est une déchirure que d’y penser. Le meilleur reste à venir a néanmoins la bonté de montrer que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, la mort n’est pas une fin en soi, qu’elle est le début, aussi, de nouveaux cycles. Et ça, ça réchauffe le petit cœur de midinette enfoui au fond de nos carcasses épaisses.

Le meilleur reste à venir – Comédie dramatique française de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière Avec Patrick Bruel, Fabrice Luchini, Zineb Triki, Pascale Arbillot Musique (très triste qui fait pleurer) de Jérôme Rebotier – Sortie le 4 décembre 2019 – Durée : 1 h 57.

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