Once Upon a Time… in Hollywood, de Quentin Tarantino

Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino : une plongée dans le rêve californien qui nous entraîne en 1969, apogée du flower power, mais pas que…

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Un peu fragile, un peu réac, Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) est acteur. Tête brûlée, incassable, Cliff Booth (Brad Pitt) est sa doublure-cascades*.

Rick Dalton est connu pour avoir joué le rôle de « Joe Tanner », dans un western qui a cartonné à la télé (cf. affiche ci-contre). Il interprète un chasseur de primes qui ne fait pas de quartier, préférant ses proies mortes que vives.

Dans la vraie vie, le doute, la tabagie et l’alcool l’habitent**. Il sent bien qu’il est en perte de vitesse et que sa carrière lui échappe. Cliff Booth, son fidèle ami, cascadeur et homme à tout faire, l’aide à garder les pieds sur terre, confiance en lui, et un moyen de locomotion puisque Cliff lui sert aussi de chauffeur depuis que Rick a perdu le droit de conduire.

Sur les hauteurs d’Hollywood, la maison de Rick, en mal de premier rôle, accole celle du réalisateur très en vue Roman Polanski. Celui-ci vit avec Sharon Tate (1943-1969). La fiction rejoint dès lors un réel un peu historique – et terriblement fantasmé. La trajectoire de la malheureuse Sharon (Margot Robbie) en effet croisa (dans le réel) celle d’une bande de satanistes sous l’emprise de Charles Manson (1934-2017), gourou maléfique qui sera condamné à perpétuité pour ses innombrables méfaits. Via la magie du cinéma, Tarantino s’arrange pour que Cliff croise également la route de ces hippies diaboliques aux yeux éteints établis dans un ranch qui, naguère, au début des années 60 donc, servit de lieu de tournages et où Cliff eut l’occasion de travailler.

Le mécanisme du conte – cocktail de pure imagination et de faits avérés – peut dès lors s’enclencher et happer le spectateur confortablement calé dans son fauteuil. Car c’est bien d’un conte ici qu’il s’agit. Voire d’une ode – une ode au cinéma, aux acteurs, aux séries B, aux starlettes aussi émouvantes que fulgurantes et aux seconds rôles, ainsi qu’à tous les héros oubliés de cette industrie hollywoodienne à même de faire, ou défaire, mythes et mythomanes.

Une bande son pop-rock, moulinant allègrement Joe Cocker, avec l’inoubliable « The Letter » (1967), Simon & Garfunkel, Deep Purple et l’envoûtant « Hush » (1968) et autres Los Bravos ou José Feliciano, rythme cette immersion dans des sixties reconstituées avec le soin dû aux belles choses – même si ces années-là, dans le réel comme ailleurs, ne furent pas seulement tendres.

* Tarantino s’est inspiré, entre autres belles histoires, de l’amitié qui lia Burt Reynolds (1936-2018) et son cascadeur fétiche Hal Needham (1931-2013).

** Mais le LSD non, son whisky sour et ses Margarita préférant faire cavaliers seuls.


Once Upon a Time… in Hollywood – Drame américain de Quentin Tarantino – Avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margaret Qualley, Margot Robbie… – Sortie le 14 août 2019 – Durée : 2h41.

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