Stephen Frears revient sur les écrans français début janvier avec Philomena, drame tout en beauté et émotion.
Stephen Frears est un grand réalisateur britannique réputé pour les peintures sociales et adaptations littéraires cinématographiques qu’il produit depuis plus d’une trentaine d’années. Il est grandement apprécié en France : il a été nommé commandeur des Arts et des Lettres. La France l’a en outre récompensé pour sa magnifique adaptation de Les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos, par un César du meilleur film étranger. Frears est un usuel de l’adaptation, la plupart de ses productions cinématographiques sont basées sur des romans. Son nouveau film, Philomena, prend pour matrice le roman The Lost Child of Philomena Lee, écrit par Martin Sixsmith, journaliste britannique qui relate son aventure avec Philomena. Le roman et le film sont les témoignages, remis en scène, d’une histoire vraie : celle du périple de Philomena qui, avec l’aide du journaliste Martin envoyé par un éditeur pour écrire l’histoire, décide de partir à la recherche de son fils qui lui a été retiré par des nones comme punition pour avoir succombé au péché de chair alors qu’elle était au couvent.
Le fort de Stephen Frears, ce sont les analyses humaines faites sur une rétrospection et un retour physique sur un passé refoulé. De même que Tamara Drewe retourne dans son village natal pour affronter ceux qui l’ont moralement maltraitée, Philomena part à la conquête d’un passé qu’on lui a empêché d’avoir. Un voyage initiatique qui rappelle celui du film The Van, l’histoire d’un homme qui, après avoir été licencié, part sur les routes d’Irlande avec son van qu’il transforme en fast-food ambulant. Stephen Frears filme le mouvement, que ce soit à travers les routes d’Irlande, un retour au village natal, ou bien à la recherche d’un fils perdu, le réalisateur met en scène l’évolution d’un personnage par le mouvement, par le voyage initiatique dont les personnages sortent grandis, différents, paisibles. En outre d’un fort ressenti, le film marque par sa beauté des images offertes par la nature irlandaise, le tout accompagné d’une musique signée Alexandre Desplat. Le casting est très british : la grande Judi Dench interprète le rôle de Philomena, on se souvient d’elle dans Mrs Brown où elle a remporté de nombreux prix d’interprétation, de même pour Notes on a scandal, mais surtout pour son rôle de M qu’elle a joué 7 fois dans la série des James Bond ; puis Steve Coogan qui est sans doute plus connu pour ses talents d’humoriste, et notamment pour son dernier film, Alan Partridge : Alpha Papa, dont le personnage Alan, est, à la base, une création du comédien pour ses sketchs. Avec Stephen Frears, l’acteur prend le dessus sur l’humoriste, et cela est plausible ; le ton est juste, l’émotion passe.
En bonus : Stephen Frears travaille sur deux projets : une biopic sur Lance Amstrong; l’autre projet reste mystérieux, mais il semblerait que les rumeurs s’éclaircissent par la révélation d’un titre, Mercury, qui serait une biopic de Freddy Mercury, inteprété par Ben Whishaw, acteur anglais que l’ont a rencontré dans Skyfall dans le rôle de Q, ou encore en tant que Jean-Baptiste Grenouille dans l’adaptation du roman Le Parfum de Patrick Süskind. En attendant la confirmation du projet, on se met dans l’ambiance avec un live des Queen : Bénis-moi Freddy de ta sueur. Freddy Mercury, showman en chef, donne toujours tout sur scène :