The Handmaid’s Tale : Nolite Te Bastardes Carborundorum

La série dystopique de Bruce Miller est de retour pour une troisième saison, placée sous le signe de la révolution des femmes sous le joug de la dictature de Gilead. Retour sur la saison précédente (qui dévoile des éléments de l’intrigue) et présentation des premiers épisodes de la nouvelle.

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Après une première saison diffusée en 2017, adapté du roman du même nom de Margaret Atwood paru en 1985, et une seconde l’année suivante avec comme fil rouge la grossesse de June/Defred, sa nouvelle tentative de fuir Gilead, le développement de sa relation toujours ambivalente avec Serena Waterford (cette dernière reste une des théoricien·ne·s du sort infligé aux femmes même si c’est également à son désavantage ; un article de Valérie Rey-Robert sur « les femmes de droite »), et l’arrivée au sein du foyer d’Eden, adolescente de 15 ans offerte à Nick comme épouse, à l’esprit très pieux et formaté mais qui souffrira tout de même des règles inhumaines de Gilead. Il y a aussi eu des victoires, comme celle de Moira qui a réussi à s’échapper et rejoindre Luke au Canada, un attentat-suicide d’une Servante contre une réunion de Commandeurs, et le voyage diplomatique des Waterford au Canada faisant perdre le semblant de confiance en Gilead qu’ils pouvaient vendre au gouvernement recueillant ses exilé·e·s qui manifestent (le poignant neuvième épisode « Smart Power »). Mais le final a déçu et désorienté de nombreuses personnes, à l’issue d’une saison à la violence particulièrement exacerbée (lire l’article coup de gueule de Nora Bouazzouni à ce sujet, et en complément celui de Noah Berlatsky en anglais).

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Les trois premiers épisodes de la nouvelle saison ont été diffusés le mercredi 5 juin aux États-Unis sur Hulu, et le lendemain en France sur OCS. Par la suite ce sera un épisode par semaine, et douze au total sont prévus. De ces quatre épisodes se dégagent un rythme plus lent, avec moins de violences explicites (il était temps !) et une photographie toujours aussi soignée. D’autres facettes de Gilead sont explorées notamment via le focus sur les Martha, caste de femmes encore mystérieuse, et la résistance qui continue de s’organiser. Emily (anciennement Deglen, Desteven et Dejoseph) libre peut enfin se reconstruire au Canada, où se sont déjà réfugiés sa femme et leur fils qui l’attendent, avec le poids du traumatisme et des mutilations de Gilead. June devient Dejoseph, propriété du très puissant Commandant Joseph Lawrence au comportement personnel et politique trouble, et est plus déterminée que jamais à partir rejoindre Luke et sa liberté, mais seulement avec sa première fille, Hannah, placée dans une autre famille.

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L’auteur de la série, Bruce Miller, a confié dans une entrevue récente pour Variety que dans cette nouvelle saison June « gagne parce qu’elle a compris le jeu ». On espère donc voir enfin éclater la révolution dans la dictature de Gilead, dont les échos ne seront que plus retentissants au regard de l’actualité américaine concernant le recul du droit et l’accès à l’avortement. Là-bas, des militantes se rassemblent vêtues du même costume que les servantes écarlates de fiction, pour que cette dernière ne devienne pas leur réalité. Des actrices et acteurs phares de la série ont récemment tourné une vidéo avec Harper’s Bazaar en partenariat avec le Planned Parenthood (Planning familial américain) pour soutenir ce combat.

Margaret Atwood rédige la suite de La Servante écarlate, qui se déroulera quinze ans après la fin du roman et se nommera Les Testaments. La publication est prévue pour le 10 septembre 2019.

La troisième saison de « The Handmaid’s Tale » est diffusée depuis le mercredi 5 juin par Hulu aux États-Unis et le lendemain en français sur OCS. À réserver à un public averti.

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