La Communale, de Marc Faysse, aux éditions du commun

La Communale, de Marc Faysse : un roman, ancré dans le réel, au bon crescendo qui génère des envies d’en finir avec le vieux monde.

 

533x800_communaleC’est l’histoire de jeunes gens aux parcours plus ou moins heurtés, Achille, Fanny, Yann, Louis, etc. Ils investissent une école désaffectée dans le Sud de Rennes pour établir un squat autogéré. Ils lisent Bakounine (1814-1876) et le Comité Invisible. Ils pratiquent la débrouille et le militantisme actif, s’inspirent de la Commune, élèvent des poules, organisent des concerts de soutien ou des cantines à prix libres, des expos ou invitent des vétérans d’Action Directe. Ils se méfient des flics et des journalistes de Ouest-France – et ils n’ont pas complètement tort.

« Yann a 28 ans, et trois CAP : électricien, plombier, et mécanicien. Il dit que c’est la base de ce que tout le monde devrait connaître. D’après ce que je comprends de son passé, il n’a pas eu de parents, mais son engagement dans la lutte auprès de groupes autonomes parisiens a assuré son éducation politique. Plus tard, Yann a passé plusieurs années à bord des navires couleurs de baleiniers de Sea Shepherd. C’est une expérience dont il semble avoir du mal à se remettre. » (page 22)

Jusqu’où leurs idéaux les transporteront-ils ? On retrouve les thématiques développées dans Une Fièvre impossible à négocier de Lola Lafon et on se dit que, décidément, la révolution et l’insurrection sont dans l’air du temps. S’ils vivent en marge et en meute (et plutôt heureux), leurs problématiques (sentimentales ou citoyennes) sont universelles (changer le monde et y prendre place sans aliénation) et leurs personnalités, bien distinctes, les conduisent à emprunter leur propre chemin. Les lieux, inventés ou non, souvent rennais, et les événements cités font écho à l’histoire récente de notre bonne cité et on prend plaisir à suivre le déniaisement des protagonistes portés par une rage de vivre communicative et un besoin viscéral de justice sociale et de solidarité à réinventer. Par tous les moyens. Des plus vains et mièvres aux plus improbables et brutaux.

« Comme compagnons, comme camarades, nous avons le devoir d’allumer partout des feux dans l’espoir que l’incendie se déclare et se répande. Nous ne voulons pas donner un avertissement, nous voulons mettre fin à la partie. Il ne suffit pas d’être radical dans la pensée, ni radical dans la méthode, il faut encore être radical dans le résultat. » (page 73)

Le site des éditions du commun

La Communale, de Marc Faysse, éd. du commun, avril 2019, coll. « Des réels »,128 pages, 10 €.

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