Bons baisers des bonobos – Les aventures d’une primatologue au Congo, de Vanessa Woods

Bons baisers des bonobos, de Vanessa Woods : une virée chez d’aussi sympathiques qu’empathiques Hominoïdes.

 

533x800_WoodsLa plume alerte, du goût pour l’aventure, et surtout amoureuse, l’Australienne Vanessa Woods embarque à la suite de son compagnon américain et primatologue, Brian Hare, à destination de l’Ouganda, puis de la République démocratique du Congo (RDC). Elle va d’abord découvrir les mœurs de chimpanzés ougandais, puis celles des bonobos. Ces derniers sont assez semblables aux chimpanzés, mais infiniment moins violents. Et surtout ils sont doués d’une intelligence collective et d’un sens du partage, véritable altruisme, et de la débrouillardise assez bluffants, mis en évidence dans des laboratoires biomédicaux où les conditions de vie sont redoutables et déplorables, mais aussi dans leur contrée d’origine, en l’occurrence les vastes forêts tropicales de la RDC qui sont les seules à abriter cette espèce de primates. Ceux-ci sont d’ailleurs soit dit en passant nos cousins puisque, si l’on remonte six millions d’années en arrière, nous avons des ancêtres communs.

Les bonobos, dont la libido élevée est l’une des caractéristique établie, règlent leurs problèmes plutôt avec des activités sexuelles et des attouchements que par la force bestiale tous crocs dehors ou la prédation – comme le font a contrario les chimpanzés. La Française Claudine André qui a ouvert un orphelinat près de Kinshasa pour accueillir les bébés bonobos dont la famille a été décimée par des braconniers ou des trafiquants d’animaux sauvages a permis d’étudier de près ces phénomènes qui régulent la vie de ses petits protégés, élevés par des femmes dévouées qui remplacent leurs mères liquidées par les chasseurs de brousse.

C’est ainsi l’occasion d’en apprendre plus sur nos origines antédiluviennes et sur ces pays d’Afrique Noire régulièrement ravagés par quelques guerres civiles épouvantables. On ne pourra ainsi s’empêcher d’établir un lien entre la cruauté et la bêtise des hommes (ou de nos cousins chimpanzés) et la diplomatie fine et l’entraide pacificatrice propre aux doux bonobos, experts ès paix, dont nos dirigeants politiques, quand la situation menace de dégénérer, feraient bien parfois de s’inspirer au lieu de se contenter d’ordonnances – assorties de grenades GLI-F4 pour calmer les velléités contestataires.

Bons baisers des bonobos – Les aventures d’une primatologue au Congo, de Vanessa Woods (Bonobo Handshake : A Memoir of Love and Adventure in the Congo, 2010) – Éditions Flammarion, traduit de l’américain par Laurence Decréau, 2011, 360 pages, 21 €.

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