À partir du 23 novembre, le polar sale, rugueux, fantasmagorique, esthète, rouge sang et sans peur ni reproche va dégainer son arsenal de romans, bandes dessinées, photos, films, concerts dans divers lieux de Rennes. Pour sa première édition le festival La Vilaine était en noir convie à une autopsie polymorphe du cadavre (bien vivant) du polar sous toutes ses coutures.

C’est donc bientôt parti pour le première opus du festival des cultures polars La Vilaine était en noir. Pendant quatre jours, du 23 au 26 novembre, le genre littéraire qui a le vent en poupe sera à l’honneur du côté de la Vilaine. Au programme un kaléidoscope de formes artistiques qui mettent en scène des univers sombres dans le prisme d’artistes de tous horizons pour que Rennes devienne une tête de pont de la trans-culturalité polar.

Noires études pendant une journée d’approche pluridisciplinaire « Le polar dans tous ses états » à l’université de Rennes 2 ou des spécialistes tels que Nestor Ponce, Carlos Tello ou encore Lucia Miranda évoqueront romans noirs, fiction policière et pulsion de mort ; noire conférence à l’Institut franco-américain autour d’Aurélien Masson (directeur de la collection Série Noire), de Jacques Mailhos (traducteur de James Crumley) ou de Delphine Letort à propos de la série The wire ; noirs desseins sur les murs de l’Hôtel Pasteur tatoués sur la peau de mauvais garçons, sur les visages de liquidés de Tchernobyl de Sébastien Bocquet, dans les bestioles-cauchemars du photographe Raphael Auvray et du dessinateur Vincent Boudgourd, sur les gueules d’auteurs de Mary Ann Harrington, et au travers de la très contemporaine et énigmatique installation Enquiry in my room ; noire bobine avec une spéciale de l’émission de Canal B Le cinéma est mort et des projections de deux longs-métrages au Ciné-tambour : noires BD à la bibliothèque de Cleunay avec une sélection de planches tirées de Melvile, série scénarisée et dessinée par Romain Renard (invité au festival) ; noire lecture du livre Dirty Week-end par Melissa Leclerc et Aurélien Lemant à La Part des anges et surtout noirs écrivains : armés d’un crayon, des romanciers & dessinateurs, pour adultes et plus jeunes feront couler beaucoup d’encre lors de nombreuses séances de dédicaces à travers les librairies de la ville. Du cru local avec Frédéric Paulin, Nathalie Burel, Thierry Bourcy, Christophe Sémont, membres du collectif d’auteurs de polar rennais Calibre 35 mais également Doa, Andreu Martin, Antonin Varenne, Germain Bourdier, Pascale Millet, Tristant Pichard, Erwan Le Saëc, etc.

Cerise sur le gâteau à l’arsenic, les déambulations polardeuses s’achèveront en mots et en musique samedi 26 novembre au vieux Saint-Étienne. La performance « Sixteen » ouvrira le bal des gens pires. Puis, Bertrand Cantat dégoupillera sa voix incantatoire pour une lecture musicale hypnotique du roman Condor de Caryl Férey, parrain du festival. Une première édition noir désir(s) de polars.