Avant-première au TNB de Louise en hiver, de Jean-François Laguionie

Louise en hiver : un long-métrage d’animation qui ne manque pas d’iode.

 

C’est la fin de l’été. Louise rate son train. Et tout d’un coup, c’est sa vie qui déraille. C’est le réel qui prend une autre voie ; non pas une voie de garage, mais un embranchement vers une saison parallèle, poétique et soliptique.

Louise en hiver, c’est le portrait d’une mamie qui, abandonnée à son sort, livrée à elle-même dans une station balnéaire vidée de ses estivants, en profite pour expérimenter une certaine forme de liberté solitaire, d’oisiveté contemplative. Louise se plonge dans le grand bain des rares souvenirs qui surnagent encore dans l’océan de ses oublis. Elle savoure le plein air et le silence retrouvé de Bilineg-sur-Mer. Elle s’offre la douceur d’une longue saison clémente, dans un temps suspendu, comme la pause rêveuse qu’on s’octroierait voluptueusement face à la Manche, allongé dans un transat confortable, bercé par le bruit des vagues, des oiseaux de mer et des enfants qui jouent dans le sable.

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Le temps retrouvé des audaces (braquer les Nouvelles Galeries pour chiper un bonnet de marin et une scie égoïne) et le début d’une nouvelle autonomie, faite de bric et de broc, bâtie sur du sable, fragile et délicate comme une bouteille de muscadet débouchée face à l’estran dans la plénitude d’un moment de solitude…

Décors et paysages peints à la gouache, sur du papier à gros grain, musique lyrique jouée par l’orchestre de Bretagne et chantée par la maîtrise du conservatoire, Louise en hiver a tout  d’un classique à l’esthétique soignée. Co-produit par JPL Films (La petit casserole d’Anatole, d’Éric Montchaud, 2014) et Gebeka (Ma vie de Courgette, de Claude Barras, 2016), Louise en hiver est une douce ode au lâcher-prise. Ce court long-métrage souligne sans s’appesantir que la vieillesse n’est pas nécessairement un naufrage. Prolongement d’une enfance qui remonte et d’une vie d’adulte qu’on n’aura pas vu passer, elle peut être aussi le temps des retrouvailles avec soi-même, avec des gestes et des instants oubliés.

C’est donc notamment en présence de Mme le maire Nathalie Appéré et du producteur Jean-Pierre Lemouland (entouré des très nombreux intervenants qui contribuèrent à cette aventure longue de quatre années), qu’aura été célébrée, sur le grand écran de la salle Louis Jouvet, la sortie de ce joli travail d’équipe.


Louise en hiver, film d’animation français de Jean-François Laguionie – Avec la voix de Dominique Frot – Musique de Pascal Le Pennec et Pierre Kellner – Durée : 1h15 – Tout public – En partenariat avec la Région Bretagne, le Conseil général des Côtes d’Armor, Rennes Métropole… – Sortie le 23 novembre 2016.

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