Kohndo, JP Manova et La Rumeur : trio abrasif à l’Ubu

Vendredi 6 octobre, le public bouillonne d’impatience. La Rumeur est attendue sur la scène de l’Ubu. Retour sur une soirée brûlante, de « Mot pour mot » à « Qui ça étonne encore ». Le tout en partant à 19h07.

C’est avec des titres de son dernier album Intra muros que Kohndo entame la soirée; nous emmenant sur les trottoirs de paname ou dans 9m², avec le compteur qui tourne en boucle comme les platines à l’arrière et faire passer « le facteur ». Pour l’accompagner, un saxophoniste pour rallumer la mèche de quelques mélodies.

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Avec sa voix si particulière du rap français, Kohndo s’amuse aussi avec le son, pour faire monter la rythmique. Et reprendre ses titres, comme un passage de « Mot pour mot » ou encore « Microphone sans holster ». Un seul regret ? C’était peut-être un peu court. En tous cas suffisamment long pour nous rappeler que « demain, le jour se lèvera ».

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Suite du concert : JP Manova, venu pour les dernières TransMusicales, réoccupe l’espace et l’écran en fond de scène est ressorti à 19h07 pile pour faire un peu de « capoeira verbale ». Celui qui demande « Is everything right? » ne pensait pas que le concert aurait lieu quelques jours après que Kim Kardashian se soit fait tirer ses breloques à 10 millions d’euros. La semaine de la mode et l’actualité font bien les choses. Dj Emii aussi, en assurant un set impeccable aux platines, et le public s’y prend, connaissant déjà par cœur chaque titre ou presque.

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Il est 23h37 et quelques secondes quand La Rumeur monte sur scène, face à un public déjà chaud bouillant et prêt à demander « Qui ça étonne encore » et essayer de ne pas être « Hors-sujet ». Le retour des grands messieurs du rap français, 20 ans après leur passage à l’Ubu, était bel et bien attendu à Rennes. Depuis « L’ombre sur la mesure » (2002), les sujets sont toujours d’actualité (sans Kardashian cette fois-ci) et si tout brûle déjà, ça brûle aussi à un moment avec le public. Courte interruption qui sera résolue en fin de concert, le trio Le Bavar-Ekoué-Hamé balance son flow et ses paroles abrasives sur un public qui en redemande.

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Tout le monde promène le chien qu’il a dans la tête en faisant la liste de ce qui fait la meilleure des polices. « Tout c’que tu bectes pour garder l’goût de moisir à crédit dans un putain de trou ». C’est celui de la rage et de la colère qui reste dans la bouche, et qui n’a pas finalement pas beaucoup changé dans une discographie dont certains albums font tout simplement partie des « monuments incontournables » du rap français.

Le public transpire et s’époumone, nos services photos ne peuvent plus prendre un cliché sans une main dans le cadre; le groupe poursuit son set, rejoint le temps d’un moment de freestyle par Kohndo et Manova. L’Ubu bouillonne et le public rennais n’a pas volé sa réputation. À trio efficace, public dégoulinant.

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