Dangereuses lectrices #2 : Pauline Harmange

Deuxième chronique consacrée aux autrices invitées du festival de littérature féministe Dangereuses lectrices avec Moi les hommes je les déteste de Pauline Harmange. Un essai destiné à une misandrie assumée et salvatrice qui agit comme un baume libérateur.

 

41UOUjXsRwL._SX349_BO1,204,203,200_L’essai Moi les hommes je les déteste de Pauline Harmange est sorti en 2020 aux éditons Monstrograph. Face à un succès mérité (et à une menace de censure), il a été réédité aux Éditions du Seuil. Une réussite née de la jubilation clairvoyante de l’autrice.  Sans haine, ni clichés en mode mal baisée, lesbienne ou frustrée à moustache. Ou tout en l’étant. Nul besoin de justification. La misandrie n’est pas un QR code à valider mais un art de vivre bienfaisant à l’égard des femmes. Une démarche de salubrité féministe. Un principe de précaution étayé.  La misandrie (sans victime) ne ressemble en rien à la misogynie (assassine).

« En 2018, 96 % des personnes condamnées pour violences conjugales étaient des hommes et 99 % des personnes condamnées pour violences sexuelles étaient des hommes. »

« Il paraît que la misandrie est très difficile à vivre pour les hommes : une violence insoutenable qui, à ce jour, totalise l’intolérable forfait d’exactement zéro mort et zéro blessé. »

 

En 90 pages claires, fines et ancrées dans la réalité des faits et des chiffres, l’autrice définit la toxicité masculine, pointe le système de domination systémique inhérent, dresse un bilan de ses crimes et surtout apporte des outils pour s’en prémunir. Notamment la sororité et la bienveillance des femmes entre elles et l’éradication de l’hétéropatriarcat. Elle ouvre les portes d’une misandrie de concorde,  joyeuse, décomplexée, délestée  de la culpabilité. Vivre dans l’excellence sans homme. Vivre sa meilleure vie de femme. Vivre pour soi avec force et énergie sans trembler. Développer son potentiel intime avant celui du mâle cis genre qui s’épanouit dans son quotidien pendant que la femme subit la charge mentale du couple.

« Quand les femmes s’autorisent à vivre le célibat comme une expérience de vie comme une autre, et pas comme une punition, avec ses défauts mais aussi ses avantages, elles (re) découvrent qu’elles n’ont pas besoin “d’un homme”, n’importe quel homme, dans leur vie. Elles se repaissent de leur autonomie et de leur liberté. Et quand elles trouvent un partenaire, ce n’est pas parce qu’il leur en fallait un, mais parce qu’il y a devant elles une personne avec qui elles ont vraiment envie de s’engager, dans la perspective d’un épanouissement mutuel. »

Nous conseillons cet opuscule avec allégresse à celles tombées une fois de plus, une fois de trop, dans le piège d’un séducteur à la langue cabotine, sur un pseudo féministe en quête de coolitude auprès des filles le nez fixé sur son nombril, sur un pleutre qui a manipulé, caché, dévoyé la réalité pour mieux poudrer leurs yeux de perlimpinpin, bref, sur un homme qui cumule mensonge, lâcheté et artefacts. Pour les autres femmes aussi bien sûr. Mais particulièrement pour celles, dont les larmes coulent encore sur des plaies mal fermées. Parce que les mots de Pauline Harmange agissent comme une médication. Une dose de misandrie quotidienne guérit les peines de cœur et permet une évacuation au mieux des pressions, au pire des violences masculines. Avec Moi les hommes je les déteste, l’autrice livre un vaccin anti-manipulateurs et anti-prédateurs qui renforce le système immunitaire contre les virus sexistes.  Ne pas hésiter à augmenter la posologie si besoin !

« Tous les hommes ne sont peut-être pas des violeurs, mais quasiment tous les violeurs sont des hommes et quasiment toutes les femmes ont subi ou subiront des violences de la part des hommes. Il est là, le problème. Elle est là, l’origine de notre détestation, de notre malaise, de notre méfiance. »

Moi les hommes je les déteste, essai de Pauline Harmange – Éditions du Seuil – Paru le 30 septembre 2020 – 96 pages – 12 €.

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Dans le cadre du festival Dangereuses lectrices, vous pourrez retrouver Pauline Harmange en compagnie de Judith Duportail (L’amour sous algorithme, Dating fatigue) samedi 25 septembre à 14 h lors d’une table ronde intitulée « Aimer en féministe ».  L’autrice sera ensuite en dédicace de 16 h à 17 h 30.

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