Mercredi 23 novembre, la MJC Bréquigny affichait complet pour accueillir le saxophone de Laurent Bardainne et ses Tigres d’eau douce. Avec une première partie coup de cœur.

Avec les premières parties, d’une jeune formation qui plus est, on ne sait généralement pas à quoi s’attendre. Avec le trio rennais Namas, la surprise fut des meilleures. Un jeu inspiré signé Gaël Bourgeault au piano et au Fender Rhodes, accompagné par la contrebasse non moins talentueuse de Léo Debroise à la contrebasse et Victor Dubois à la batterie (qui n’est pas en reste). Avec des compositions dignes d’un groupe à l’avenir prometteur issues de leur premier disque Tapestry, et une formation née grâce au confinement, on notera que ce dernier a donc parfois eu des effets positifs. Vous l’aurez compris, Namas, à suivre impérativement.

Une fois ces premières émotions et un court entracte passés, c’est au tour de Laurent Bardainne d’entrer sur scène avec Tigre d’eau douce. Entamant son set par le début de son dernier album Hymne au soleil paru en début d’année, Laurent Bardainne, chapeau sur la tête, fait office de baroudeur de la musique; un saxophone mat, une démarche un peu chaloupée, le pas parfois hésitant. La musique, elle, ne l’est pas. Les musiciens attaquent. À l’assaut des rythmes (dont l’excellente association du batteur Philippe Gleizes et Fabe Beaurel Bambi aux congas et djembé) et des compositions; harmonies qui se gravissent à l’orgue hammond d’Arnaud Roulin, et jeu de basse aussi précis que dynamique de Sylvain Daniel. Une belle brochette de musiciens donc, qui fait corps avec Laurent Bardainne.

On oscille entre la danse et la contemplation, on ressent une sorte de feel-good music dont s’échappent les fêlures de l’existence, où le saxophone se fait aussi bien oiseau que rivière, où l’efficacité des mélodies n’enlève rien à la force jazz du jeu de chacun des instrumentistes. On regrettera par moments le côté assis car le groove donne un peu envie de s’activer les gambettes, ce que le public fera pour la fin du concert. Applaudissements nourris et sourires aux lèvres. Chapeau bas.