Après Là où tu dors la nuit de Titi Robin*, voilà un autre livre nocturne signé Jean-Pierre Siméon. À l’intérieur de la nuit, et dans un bleu délicat paru aux éditions Cheyne.

« On boit parfois la nuit comme un vin

Versé dans un grand verre rond (…) » P. 15

Avant d’être un texte poétique, c’est l’objet livre en lui-même qui appelle au toucher, avec une couverture en papier à grains. Puis l’intérieur qui appelle le regard, avec une alternance de pages bleues et blanches, parsemées d’illustrations. Un univers graphique signé Yann Bagot qui tourne autour du cercle, lunaire, cela va de soi.

Au fil des lunes, les poèmes se dévoilent pour marcher dans la nuit. Écouter ses silences et ses cris. La nuit qui est ronde, la nuit de sauvegarde, la nuit et ses variations de noir, ses touches de lumières; Jean-Pierre Siméon traverse le crépuscule comme un rideau pour retrouver l’espace de la nuit, qu’il explore au fil des mots, citant parfois Reverdy ou Michaux. À petits pas feutrés dans la neige, et avec l’incantation des grenouilles. Et faisant remonter les âmes en surface.

« (…) Nous nous brûlerons les yeux

Voyant trop le visible

La nuit objecte

Dans la nuit de l’amour

Le visage est luciole » (p. 44)

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