L’Antipode  a offert au public rennais une bien belle soirée le jeudi 31 mars 2022 avec le concert de la tournée d’adieu de Mansfield TYA. Le duo nantais de Rebeka Warrior (Julia Lanoë à la ville) et Carla Pallone a mis le feu  à la salle. Une soirée étincelante d’amour et de communion. Avec le désenchantement magnétique de Gwendoline en première partie.

Gwendoline composé de Michaël Olivette et Pierre Barrett ouvre la soirée avec talent. Le duo rennais poétise son désenchantement à coup de cold-wave nerveuse et ténébreuse et de paroles percutantes chantées et parlées. Critique sociale, humour caustique, dérision de la loose, leur premier album  Après c’est gobelet ! s’emballe et nous emballe. Comme une discussion à défaire le monde. Accoudé à un rade breton. Sans espoir. Sauf celui d’un rendez-vous au PMU à huit heure du matin avec tous les copains (et toutes les copines) !

        

Arrive Mansfield TYA. Le duo follement attendu, désiré, rêvé, se forme dans la pénombre d’une salle pleine à craquer de fébrilité heureuse et de bienveillance queer mais pas que. Une salle qui pendant une heure trente va vibrer, rire, crier, danser, donner et recevoir l’énergie cathartique de Rebeka Warrior et la douceur mélancolique de Carla Pallone. Avec des titres de Monument ordinaire leur dernier album et d’autres diamants bruts de leur vingt ans de carrière. Avec le corps-danse de l’électro-crépusculaire de Rebeka et le corps-violon des envolées baroques de Carla. Complices. Inégalables. Aimantes. Le public aimanté à leurs silhouettes stellaires. Aux chants et aux vibrations poétiques de la rage, du deuil, de la fête, du lâcher-prise, de la sororité. Un flot de lagon bleu, de tempête, des filles mortes, de danse de mauvais goût, de petite Italie. Une grand-messe extraordinaire sur fond de voiles blancs comme des mouchoirs. Un dernier requiem pour ne pas se dire adieu. Une dernière berceuse pour palpiter encore un peu. On ne rêve plus. Rebeka Warrior et Carla Pallone tirent leur révérence. Avec une élégie à l’amour. Avec nos peaux à vif d’elles. Avec nos vies sur les bras. Amen et auf wiedersehen.

                

                                                    

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