Le Réseau Shelburn : un James Bond à la bretonne

Quel lien entre la commune de Plouha (22) et les films de Guy Hamilton ? Quel rapport entre le réalisateur Nicolas Guillou et Marie-Thérèse le Calvez, résistante ? Le Réseau Shelburn, fresque sur la résistance en Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale, devrait répondre à ces questions.

Durant la Seconde Guerre mondiale, un jeune marin anglais est sauvé par un réseau de résistance breton ; celui-là, c’est Guy Hamilton, réalisateur des 4 premiers James Bond. Ces réseaux d’exfiltration résistants connaissent un véritable essor en 1942 ; parmi eux le réseau Var, ou le réseau Shelburn qui réussit en 1944 à sauver 124 aviateurs dans les rangs des alliés. Voilà pour le clin d’œil à James Bond, car ce n’est pas le propos du film Le Réseau Shelburn qui s’intéresse plus particulièrement à la vie de Marie-Thérèse le Calvez (même si cette dernière est restée en contact avec Guy Hamilton jusqu’à la fin de ses jours).

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Marie-Thérèse Le Calvez (interprétée par Alexandra Robert) ici avec son bol breton n’est pas franchement pas là pour boire du lait ribot…

Marie-Thérèse Le Calvez naît en 1924 à Plouha, dans le département encore nommé à l’époque les Côtes-du-Nord et elle a à peine 20 ans lorsqu’elle devient agent de liaison, et participera à 5 missions d’exfiltration à haut-risque. Un sujet tout trouvé pour le réalisateur costarmoricain Nicolas Guillou, et sa femme, Alexandra Robert qui incarne à l’écran la résistante. Un film pour « témoigner de l’histoire » et « mettre en valeur l’engagement des femmes dans la Résistance » explique le réalisateur, qui a tourné en budget limité* le film directement sur les lieux, avec la participation enthousiaste de 500 figurants et 2 000 bénévoles. Ce fut également l’occasion d’être aussi ludique sur l’Histoire que sur les techniques de tournage avec près de 1 000 jeunes qui ont pu venir y assister.

Produit par Vents d’Ouest et Les Mémoires de l’histoire, il aura fallu 5 ans de ténacité pour que le film puisse voir le jour ; «  résister, c’est exister » est-il dit dans cette création. Une réalisation locale donc, qui prouve une fois de plus le dynamisme cinématographique de la région ; le film n’est (curieusement) pas programmé à Rennes pour le moment… mais souhaitons, que comme d’autres films à petit budget, sa diffusion s’élargisse au fur à mesure.

*60 000 €, soit très peu pour un film de cette envergure.

Le réseau Shelburn, de Nicolas Guillou – 2019 – Sortie nationale 22 janvier 2020 – 2h03.

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