A Star Is Born de (et avec) Bradley Cooper : un rôle sur-mesure pour Lady Gaga dans un film ponctué de ballades pop-rock émouvantes et romantiques à souhait.
Il a des acouphènes, un penchant appuyé pour le gin-glaçons et les psychotropes, le cheveu long un peu gras et c’est son grand frère, régisseur homme à tout faire (Sam Elliott), qui le dorlote durant les tournées épuisantes. Fils d’un père alcoolique arizonien, Jack (Bradley Cooper) est devenu une rock-star. Son glorieux et zigzagant chemin croise celui d’Ally (Lady Gaga), laquelle a une voix merveilleuse, ainsi qu’une bonne droite et un père chauffeur de limousine 4 × 4 pour stars.
Il s’entiche de la jeunette qui va se teindre les cheveux et devenir elle aussi une rock-star. Comme dans Au bout des doigts de Ludovic Bernard, on retrouve l’idée du Pygmalion tout-puissant dont la tâche (le transfert d’expérience et la transmission d’une énergie propre à balayer les obstacles quels qu’ils soient) est facilitée par les talents éblouissants du néophyte, mais A Star Is Born ne s’arrête pas à l’ascension d’une chanteuse prodige. Il raconte aussi les compromissions pour plaire aux majors et au public, les déboires d’une vie trash forcément un peu tragique (qui rappellent ceux de Britney Houston, Curt Cobain, Claude François ou Amy Winehouse) et surtout, dépeint cette viscérale détresse existentielle qu’aucun succès, qu’aucun amour ne parvient jamais à endiguer.