Les bidouilles, performance plastique à l’Hôtel Pasteur

Fruit de la résidence de Fabrice Le Normand, le spectacle Les bidouilles, entre performance, vidéo et installation nous plonge dans un univers alchimique. Retour sur le spectacle présenté les 21, 22 et 23 avril à l’Hôtel Pasteur.

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Les bidouilles ce sont des toutes petites choses, un univers fragile et presque inconsistant. Un jeu de matières, eau, papier, sacs plastique et résine de pin… qui vont devenir les briques élémentaires d’une (ré)création aux allures de soupe primordiale.

Le cadre d’un ancien labo de l’Hôtel Pasteur avec ses paillasses de chimie détermine une ambiance scientifique détournée. On a l’impression d’assister à la naissance de quelque chose à l’échelle incertaine, division cellulaire, expérience biochimique, mitose de cendre et paraffine… le dispositif scénique renvoie également aux arts plastiques et à l’installation de par sa dimension minimaliste jouant avec des contrastes de matières brutes dans un certain dépouillement esthétique et quasiment clinique. Les vidéos nous entraînent dans un univers plus tellurique, voire cosmique, fait de planètes et de magma en fusion, de la lente formation d’étoiles jaillissant des nuées gazeuses.

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crédit photo Matthias Jouvard

Ces projections, tel un microscope (ou télescope) nous permettent d’assister à des phénomènes minuscules et fugaces, orchestrés par Fabrice Le Normand qui met en scène leur émergence. Parfois, ça rate mais ça fait partie du spectacle, façon de nous montrer que l’on est pas dans la maîtrise absolue du magicien mais plutôt dans une construction patiente demandant l’attention du spectateur qui pourrait tout casser d’un geste maladroit. On retient son souffle, donc, pendant que les matériaux s’animent délicatement…

Ce jeu de substances mystérieuses est souligné par la musique de Frank Cadet qui rythme l’ensemble par des pulsations electro évoquant des signaux sonores émis par des machines étranges.

Les bidouilles c’est le plaisir du jeu et de découvrir les textures autrement dans l’émerveillement de l’enfance qui invente un monde avec les matériaux anodins de la vie quotidienne. On pense aussi au mouvement de l’Arte Povera qui utilisait sciemment des matériaux « pauvres » pour rendre signifiant l’insignifiant en privilégiant le processus sur le résultat, économie de moyens qui permet de se tenir à distance des institutions culturelles en proposant un art nomade comme la vie.

 

Les Bidouilles de Fabrice Lenormand

Franck Cadet au son

Pauline Rabeau assitante à la mise en place.

Matthias « Mako » Jouvard à la photographie.

http://lesbidouilles.fr/

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