Che Sudaka sous le chapiteau du Thabor

Dans la douceur de la nuit tombante, je me rends en vélo vers le parc du Thabor. Che Sudaka, quatuor de reggae punk constitué de 2 Sud-Américains et de 2 Espagnols, y est attendu.

 

Il ne faudra qu’un morceau à Che Sudaka pour prendre la mesure de la foule et l’emporter dans son sillage festif. Bientôt suant à grosses gouttes dans son bleu de chauffe, le leader barcelonais Kachafaz ne ménage pas sa peine ni ne cache sa joie. Son compère Leonardo Gabriel Fernandez, dit Leo, au chant et à la guitare, en maillot de football et le front ceinturé d’un bandeau arborant ostensiblement l’acronyme H.I.J.O.S. (pour « Hijos por la Identidad y la Justicia contra el Olvido y el Silencio », c’est-à-dire le nom d’une organisation militant au Guatemala et en Argentine au sujet de disparitions inquiétantes), torse nu à la fin du concert, aura lui aussi largement contribué à la réussite de ce concert aussi chaleureux que tonique. La foule bat la cadence, saute en l’air, s’accroupit, exulte et lève les mains vers le ciel étoilé vers le plafond de toile étoilé du chapiteau du Thabor. Sergio Morales, au clavier et à l’accordéon, est surnommé « le Magicien », à bon escient. Quelques notes lui suffisent pour « transe-porter » le public largement conquis. Loin d’être en reste, le quatrième larron, le Colombien Jota, surnommé « El Puma », n’aura pas non plus démérité, puisqu’il finira lui aussi le torse luisant et la mine satisfaite. Les thèmes qui leur sont chers auront été abordés (la rébellion des paysans contre Monsanto; les sans-papiers et la soi-disant illégalité qu’on leur accole; les pratiques amoureuses plutôt que les planifications militaires…) et ils auront apporté un maximum de joie aux très chanceux Rennais présents. C’est donc le cœur vaillant et trempé de transpiration que je m’en retournerai vers mes pénates, toujours en pédalant dans la douceur de la nuit – tandis que les roadies remballent le matériel sur scène et que Dj Soumnakaï, solitaire et stoïque derrière ses platines, joue dans un chapiteau surchauffé mais déserté par un public repu.

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Plus d’infos :
Le site de Che Sudaka
Le site de Dj Soumnakaï

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