Troisième jour au Thabor. Le soleil est toujours là et les transats bien occupés quand Cabadzi monte sur la scène du Cabaret Botanique en fin d’après-midi pour présenter Des Angles et des épines.

Deux ans après Digère et recrache, les Nantais de Cabadzi sortaient un nouvel opus, Des Angles et des épines. Pour ceux qui ne connaitraient pas Cabadzi, sachez qu’ils sont nantais, et qu’ils jouent dans la catégorie « slam rock hip-hop et instruments ». Entendez par-là un beatboxer pour de bonnes basses, accords de guitares électriques, cordes de violon et violoncelle pour les mélodies, à la trompette ou même au ukulélé. Et bien sûr, une voix. Une voix assez forte, celle de Lulu, qui agite au creux de ses textes de nombreuses interrogations. Dénonce ceux qui « sont allés manifester le dimanche alors qu’avant ils se contentaient d’aller à la messe », souligne les petites meurtrissures du quotidien. Et c’est avec « Féroces intimes » qu’il lance le concert.

« Plus je connais l’homme, plus j’aime les chiens. » Lâchons-les

Cabadzi n’est donc pas spécialement drôle, mais le groupe sait aussi se faire plus léger avec les sifflotements de « Cent fois » ou l’humour de « Fiston », orchestré pour la scène. L’orchestration, c’est là tout le point fort de Cabadzi qui arrive ainsi à soutenir le texte; des ruptures pour repartir de plus belle afin de marteler les refrains, des moments tranquilles au violoncelle pour revenir de ces endroits « plus sombres ». Des Angles de vue et des épines dans les idées, Cabadzi radiographie une époque, souligne des travers et des paradoxes. Et sème un paquet d’interrogations. Comme devoir choisir entre « la peste et le choléra » sur « Avant eux ».

Le concert se terminera en acoustique, un cercle autour des musiciens qui entament « Cancre ultime » au cœur du Cabaret botanique. Pour tous ceux qui ne veulent ni vivre ni mourir dans une boite.