Qu’est-ce que le clown ? C’est à cette question, a priori simple, qu’ont tenté de répondre Jean-Michel Guy et Cédric Paga – alias Ludor Citrik – dans une conférence-spectacle à trois voix (était invitée l’artiste Caroline Lemignard alias Mona) donnée sur la scène du Théâtre du Cercle le 28 mars dans le cadre du festival Ay-Roop.

Jean-Michel Guy, auteur de nombreux ouvrages sur les arts du cirque, n’en est pas à sa première circonférence venue. Faisant intervenir différents artistes en fonction de la discipline circassienne abordée, il propose aux spectateurs un temps de réflexion sur leurs savoir-faire, grâce à une mise en scène ludique et inventive.

Un clown, ça n’est pas qu’un nez rouge 

Après une entrée drolatique où Ludor Citrik – clown à la fois tendre et menaçant, obscène et grotesque – s’empare de la scène, le masque s’efface sous le démaquillant pour laisser place à l’acteur et Homme Cédric Paga. Aux côtés de Jean-Michel Guy, rejoint par la suite par l’artiste clown Caroline Lemignard, les stéréotypes se déconstruisent, faisant apparaître une dimension bien plus profonde et vaste de la figure du clown. Personnage énigmatique et protéiforme, il est le dépositaire d’un héritage aux origines multiples. Le corps du clown s’encre dans son temps et n’a de cesse d’évoluer, de se réinventer. Il n’y a pas de limite à son jeu : sur scène, dans les hôpitaux, les entreprises, dans les camps de réfugiés, à la télévision ou encore dans les cimetières, il vient nous faire rire – ou pas, nous soulager, nous parler de nous.
Dans un discours où s’articulent réflexions philosophiques, références historiques et tensions du corps (abordant, entre autres, certaines techniques de jeu), les trois comparses donnent matière à la pensée, nous parle de chair, de sensibilité, de « saveur-être ».

Au bout de deux heures d’une grande générosité, la conférence prend fin et les applaudissement fusent. On en ressort le cerveau en ébullition et les sens éveillés tout en se demandant encore, mais c’est quoi un clown ? Cela restera un mystère parce qu’en soi, c’est un mystère.
Tout de même, on aurait bien aimé en goûter encore un peu plus de cette « saveur-être ».

Facebook Caroline Lemignard / Mona

Facebook Cédric Paga / Ludor Citrik

Vous pourriez aimer

L’art du chansonnier Belle marquise, vos beaux yeux… En Travaux au Grand logis, explosion intérieure