Smokey Joe & The Kid et Pigeon John à l’Ubu de Rennes

Mercredi 8 octobre, l’Ubu accueillait deux groupes inscrits dans la veine hip-hop. Une salle trop peu remplie au vu de la qualité de la programmation. Et au final, un concert qui décoiffe.

smokey-joeSmokey Joe & The Kid dégaine en premier. Le duo musical, accompagné d’une vidéaste pour des images projetées en fond de scène mais aussi le long de la table qui soutient les machines, s’est imposé comme un nom de choix dans le monde des scratches et des samples avec un premier album l’an passé intitulé Nasty Tricks. Des tricks, Smokey Joe et son acolyte en ont plus d’un dans leur sac à vinyles. Des morceaux puisés dans le répertoire jazz, souvent swing des années 30, rendant hommage à Louis Armstrong ou Cab Calloway. Les bribes de cuivres se retrouvent alors mêlées à une électro puissante et à de très bons ajouts à la Mpc (oui la petite machine colorée que vous voyez de plus en plus sur scène, et qui permet en appuyant en rythme sur des touches liées à des sons préconfigurés de créer une nouvelle mélodie; en bref un échantillonneur). Là où ça devient encore meilleur, c’est que Le Kid excelle aussi aux scratches, donnant ainsi toute la mesure hip-hop de cette électro swing qui sait envoyer quelques pilules technoïdes au bon moment. Un hip-hop présent pour diffuser leur collaboration avec Puppettmastaz, marionnettes à l’appui en vidéo, et clore leur set par un titre de leur nouvel Ep à venir, The Game.

le-kid smokey-joe-&-the-kid

L’interlude est assuré par Matmon Selecta, localement plus connu sous le nom de Matmon Jazz; un son tout à fait dans le ton, balançant des nappes électro et des chorus de jazz qui font plaisir. Puis c’est au tour de Pigeon John de monter sur scène accompagné de Peter Daily, son « batteur claviériste lanceur de sons sur son ordinateur », un titre de Simon & Garfunkel en tapis rouge. Le rappeur de Los Angeles Pigeon John (dont le nom est aussi difficile à prononcer que « les chaussettes de l’archiduchesse sont elles sèches », entraînez-vous pour voir) est en tournée pour défendre son sixième et dernier album, All the roads. Remarqué avec le tube « The Bomb » et sa collaboration sur Tetra des C2C, Pigeon John s’est offert une collaboration avec 20syl pour Boomerang, que le public semble déjà bien connaître.

pigeon-johnUn son planant qui tranche avec la variété de styles que peut côtoyer le emcee, qui joue le show, raconte de petits histoires avant d’illustrer par le geste ce qu’il délivre; dans sa marinière bleue (et tout à fait raccord avec la rouge du batteur), Pigeon John a quelque chose d’un mime qui n’aurait pas parlé pendant plusieurs décennies. Et aurait donc plusieurs années de silence à rattraper en balançant son flow; un flow singulier, très rythmique, qui se déroule sur des productions taillées électro rock sur mesure. Bref Pigeon John, qui écume les scènes françaises depuis plusieurs années, continue sa route sautillante de joyeux trublion du hip-hop qui manie aussi bien la lucidité que l’autodérision.

 pigeon-john1 pigeon-john-2

Le site de Smokey Joe & The Kid // Le site de Pigeon John

2 comments

  1. Playa /

    Comment s’appelle le batteur de John Pigeon ?

Envie de réagir ?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>