Ils étaient venus pour Bars en Trans, ils sont revenus pour Mythos. Le duo Soviet Suprem, John Lenine (Thomas de La Caravane Passe) et Sylvester Staline (R.Wan) sont en tournée en France. Ils ont répondu à nos questions. Et ouf, nous n’avons pas fini au goulag.

■ Sylvester Staline et John Lenine, bonjour.

Staline : eh bien bonjour, tout d’abord en tant que membres du Politburo nous te remercions de nous avoir appelés par nos pseudos révolutionnaires, ce qui permet de suite de planter le décor, et montre également ton respect ainsi que ton professionnalisme, ainsi que le service rendu à la révolution, contrairement à certains journalistes.

Lenine : un petit peu teigneux ces journalistes.

Staline : oui. On sent qu’on est dans un pays libre. La Bretagne, peut-être plus libre que les autres. Il est temps que ça change.

■ Le comité a sorti son premier Ep Bolchoï ; quels sont vos projets d’album ?

Lenine : nous pensions que le fond de l’air serait rouge au mois de mai, mais les pouvoirs étaient au courant et on a dû changer au dernier moment ; la date secrète qu’on demande de ne pas communiquer sera au mois de septembre.

Staline : mais alors n’en parlez pas sinon on va se faire ratatiner par tous ces collaborateurs de la world music capitaliste, qui n’ont qu’une envie, c’est d’aligner notre projet international.

Lenine : j’en veux à Ry Cooder personnellement, il a capitalisé Cuba, il en a fait quelque chose de world.

Staline : oui et puis aussi Peter Gabriel. Au goulag ! Sting aussi. Bernard Henri-Lévy.

Lenine : oui et toute la clique y passera.

Staline : et Dieudonné.

Lenine : parce que plus drôle.

■ Justement vous travaillez avec beaucoup de tracts, pour des barres Marx, des Air Marx Shoes ; vous n’avez pas peur de tomber dans le piège publicitaire capitaliste ?

Lenine : pas du tout, c’est la première fois grâce à un projet que nous pouvons retourner cette société capitaliste qui est quand même très vicieuse et faire ce que j’appelle du « coco-mercial » (rire sarcastique). Merci pour cette question Natacha.

■ Après avoir investi Parisgrad, vous avez rallié Saint-Rennesburg pour les Bars en Trans…

Staline : hé bien c’est vrai qu’on est très content d’être en Bretagne, étant moi-même né à Saint-Petersguirrec, et mon père était ambassadeur de Bretagne à Moscou et j’ai donc été à la faculté avec Vladimir Poutine, que j’appelais « Poupout ».

« Est-ce que les médias vont relayer l’info ? »

■ Vous pensez donc que pour Mythos les camarades seront au rendez-vous ?

Lenine : nous l’espérons ; de toute façon on fait confiance au comité local pour donner suffisamment de relais pour que la coopérative soit remplie et que ce soit un succès retentissant. La seule question et comme dirait le camarade Mélenchon : « est-ce que les médias vont relayer l’info ? ». Comme d’habitude, ils ne relaient que les incidents, « il y a des gens bourrés au concert ».

■ Vous avez rédigé un programme social ; quelle est la position du Poliburo concernant les intermittents ?

Lenine : très bonne question ! Je pense que le camarade Staline va s’empresser de donner l’image du militaire…

Staline : elle n’est pas de moi, elle est d’un camarade, que je soupçonne de social traîtrise, mais qui s’appelle Didier Super et qui disait que l’intermittent est un militaire, ce qui m’a énormément touché étant intermittent et militaire à la fois. Il expliquait qu’un militaire prépare sa guerre, il fait moins la guerre qu’un musicien fait des concerts, pourtant personne ne remet en cause sa rémunération lors de la préparation. Un intermittent du spectacle c’est pareil.

■ Pour le public breton qui n’aurait pas encore rejoint le mouvement, auriez-vous un message à leur adresser ?

Lenine : oui. Qu’ils quittent le pays rapidement, ou qu’ils nous rejoignent. Il y a un moment où il faut choisir son camp. De toute façon les Bretons sont habitués à quitter le pays.

Staline : les Bretons sont de grands voyageurs.

Le site de Soviet Suprem

Retrouvez le groupe en tournée cet été, et l’album à la rentrée – Ep Bolchoï déjà disponible

Merci à l’équipe Mythos et au Soviet Suprem pour leur accueil, malgré les menaces au revolver répétées que notre équipe journalistique a dû subir.