Dallas buyers club : un biopic sur l’auto-médication

Dallas buyers club, un biopic avec Matthew McConaughey pour découvrir le Texas profond des lointaines années 80. Et une nouvelle réalisation de Jean-Marc Vallée, qui avait livré en 2005 le superbe film C.R.A.Z.Y.


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Stetson, Ray-Ban, Cadillac et petites pilules…

Évoquons d’emblée l’excellente prestation de l’acteur-phare Matthew McConaughey (naufragé insolite et traqué dans Mud : les rives du Mississippi de Jeff Nichols ; grand frère poignant dans le très vintage Paperboy, de Lee Daniels ; ou avocat irrésistible dans La défense Lincoln, de Brad Furman). Là, il joue un Texan homophobe, électricien et béotien vaguement alcoolo et cocaïnomane. Atteint du VIH dans les années 80, il va lutter pour se soigner à sa façon, se procurer des médicaments non autorisés aux USA et s’arranger pour en faire un commerce aussi lucratif (pour lui et Raymond alias « Rayon », son improbable associé – l’androgyne Jared Leto) qu’utile pour sa patientèle en souffrance et en sursis. Dans la peau de Ron Woodroof, décharné, souffreteux, sous perfusion ambulatoire, mais combatif et roublard, Matthew McConaughey est bluffant. Lui, le bel homme, s’est transformé en escogriffe squelettique et bancal. C’est bien sûr une exceptionnelle performance, comparable à celles de Philippe Torreton lorsqu’il incarne un gréviste de la faim, dans Présumé coupable de Vincent Garenq, ou de Morgan Spurlock, dans Super size me, qui à l’inverse s’empiffre de menus XL chez Ronnie. L’école De Niro (qui prit trente kilos de muscles pour jouer dans Raging Bull de Martin Scorsese) a ses émules !

Jennifer-Garner
Eve, la belle toubib (Jennifer Garder), parviendra-t-elle à suivre les tribulations de son turbulent patient ?

Audace du sujet (un séropositif chez les cow-boys), émotion (étape obligée vu les épreuves traversées par Ron Woodroof), thèmes métaphysiques (que faire des derniers jours de sa vie une fois qu’on vous a déclaré incurable ?) et économico-sanitaires (à qui profitent d’abord les médicaments : aux laboratoires industriels ou bien aux patients ? peut-on en toute quiétude confier sa santé et son intégrité physique, aussi délabrées soient ces dernières, aux premières blouses blanches venues ?), Dallas buyers club ne manque pas d’atouts. Et concluons maintenant sur une ultime question : un film qui ose faire le portrait d’un amateur de rodéo sidéen devenu dealer de peptide T et d’interferon, tout en associant Marc Bolan (du groupe T-Rex) à sa bande originale n’est-il pas de toute façon et de prime abord réussi ?

Dallas buyers club – Biopic de Jean-Marc Vallée – Avec Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner – Durée : 1h57

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