Port Authority : un film new-yorkais, co-produit par Martin Scorcese, sur le droit au logement bafoué et sur les fiertés identitaires (qu’elles soient sexuelles tendance fluides, ou machistes tendance oppressives).
La belle Wye (Leyna Bloom) a de quoi en mettre plein la vue au jeune Paul (Fionn Whitehead).
Paul (Fionn Whitehead), la vingtaine conquérante, venu de Pittsburgh (Pennsylvanie), débarque à New York. Sa demi-sœur serait censée l’héberger, mais rien ne va se passer vraiment comme prévu par Paul. Alors Paul va se retrouver momentanément à la rue – et les rues de New York ne sont pas forcément sûres. Lee (McCaul Lombardi), un petit caïd spécialisé dans l’expulsion musclée de locataires précaires – noble activité s’il en est –, homophobe et tatoué, le prend sous son aile, l’héberge dans un établissement de réinsertion, l’embauche. Un groupe de danseurs chamarrés, attractifs et exubérants, adeptes du voguing*, dont l’un partage le dortoir du jeune Pennsylvanien, attire l’attention de celui-ci.
Port Authority juxtapose ainsi deux tribus soudées, aux valeurs antagonistes – leurs points communs étant cependant l’art de la démerde et une solidarité importante entre membres – : une « famille » de créatures noctambules, gracieuses et pailletées, et un clan de déménageurs adeptes de la manière forte. Voguer entre ces deux pôles amènera forcément Paul à des cas de conscience ultimes qui font de Port Authority une excellente occasion d’examiner la sienne, de conscience.
* Le voguing est un style de danse, entre le hip-hop et le défilé de mode dans tout ce qu’il a de plus caricatural, en vogue dans les milieux queer de Harlem.
Port Authority – Drame américain de Danielle Lessovitz – Avec Fionn Whitehead, Leyna Bloom, McCaul Lombardi… – Sorti le 25 septembre 2019 – Durée : 1 h 42.