Certains connaissent le tranchant du Skalpel pour ses textes au seins de la K.Bine ou plus récemment avec Première ligne. Mais en 2012, c’est l’écriture de Fables de la mélancolie qui pousse le rappeur à se dénommer écriteur. Un livre qui fait grincer la réalité et raconte ce que cette dernière laisse dépasser sur les trottoirs.

Avec l’auto-édition chez Bboykonsian, comme bouclier pour ne laisser aucun principe de côté et avec les mots comme armes, le rappeur prend soin de dresser un portrait franc et engagé de sa réalité.

« L’augmentation des ventes de livres est proportionnelle à la chute de l’esprit critique chez les lecteurs. »

Skalpel ne passe pas par quatre chemins, qu’il s’agisse d’interrogations personnelles, de constats navrants ou parler d’alcool et d’autres matières à addiction. Ce livre s’aventure entre autobiographie, conte urbain et portrait au vitriol d’une société encombrée de préjugés. Certains s’y reconnaitront, nostalgiques d’un RER B enfumé, d’autres riront à la pensée d’un duel de boulangerie. D’autre seront peut être troublés par une envie de meurtre ou effleureront les passés chaotiques des pays d’Amérique du sud. Mais Skalpel le dit lui même, l’écriteur tente de retranscrire honnêtement son univers de militant quotidien, d’un être humain qui écrit avec ses tripes et son histoire. Alors oui, ce livre est politique par sa position, et offre un regard singulier sur ce que certains appellent banlieue, chaleureuse et coupante, loin des tours d’ivoire avec la richesse d’une pensée que Skalpel et ses acolytes tentent de transmettre. Posant question par son existence même, par le stigmate qu’il laisse apparaître, chez l’auteur comme dans les portraits qu’il dresse, imaginaires ou réels.

Fables de la mélancolie – 16 textes de Skalpel paru en août 2012