Avant de revenir sur l’entrée en matière de l’édition anniversaire des Embellies à l’église du Vieux Saint-Étienne mercredi 21 mars avec Emilie Jane Wright & House of loves, commençons par la deuxième soirée jeudi 22 mars. L’ordre calendaire n’y est pas mais qu’importe le désordre pourvu qu’on ait l’ivresse et pour le coup, d’ivresse il en est franchement question avec une programmation gourmande composée de Héron Cendré, Miët et Veik. De la musique jouissive et des voix qui caressent les oreilles, secouent les neurones, trémoussent les jambes et agitent le cerveau.
C’est donc le Rennais Héron Cendré qui ouvre le bal instrumental de cette deuxième soirée sus le signe des Embellies au Vieux Saint-Étienne. Héron Cendré alias Grégory Hairon alias Gregaldur dans sa vie précédente, celle d’humain déjanté protéiforme. Aujourd’hui, dans sa peau d’oiseau habité toujours bardé de multiples instruments, il piaffe de plaisir à éructer des sons électro-minimalistes, à s’envoler vers des contrées pop détournées et à se déplumer lors de nuées mélancoliques au son de sa voix- guitare. Oiseau rare et espèce à protéger !
C’est au tour de Miët d’entrée dans l’arène, nous l’attendions avec impatience tant le meilleur parvenait à nos oreilles des précédents passages rennais de cette Nantaise souvent comparée aux débuts d’une certaine PJ H et dans la lignée de Shannon Wright que nous aimons d’amour à L’Imprimerie (déclaration du jour, c’est fait). Des louanges pas usurpées. Miët, attention talent à l’état brut de riffs de guitare ! La jeune femme virevolte avec les cordes de sa basse avec une énergie rugueuse communicative. Seule sur scène, elle entame une danse viscérale avec son instrument qu’elle triture à l’envi tandis qu’elle alterne les boucles rythmiques d’un pied sur ses pédales. Entre rock noïse et mélodies pop pour la musique et textes rédigés en anglais envoyés d’une voix miel ou uppercut, Miët exsude douceur et fureur. Un univers sombre et incantatoire qui retourne l’esprit et un des coups de cœur du festival !
Pour terminer, Veik s’installe aux commandes de ses instruments à l’heure où les bières commencent à bien humecter les gosiers. Trois musiciens venus de Caen, un trio synth-rock composé de batterie, synthés analogiques, guitares et encore une fois un univers personnel entre énergie punk-rock et rythmiques répétitives proche du krautock. Point d’embellies à l’horizon pour ces trois-là entre nappes synthétiques et batteries métronomiques mais des soulèvements, des frontières troubles et du dualisme, thèmes de leur dernier EP. Une expérience à la fois tendue, brute et jouissive à l’image de la soirée !