En solo sur scène, dans la composition musicale, à l’écriture des textes, le Nantais Voyou a séduit le public des Transmusicales à l’Étage en décembre dernier. Venu convaincre les spectateurs professionnels ou connaisseurs exigeants, ses chansons de pop électronique en français ont su charmer l’auditoire expert en la matière. Rencontre.
- C’est une quatrième participation aux Transmusicales pour toi, quels étaient les précédents projets ?
Je suis venu jouer à Rennes il y a bientôt dix ans sur ce festival première fois avec Elephanz puis avec Rhum For Pauline et en dernier avec Pegase, des groupes de Nantes. J’ai retenu beaucoup de belles et bonnes choses de mes participations dans ces 3 groupes précédents : mélodies, arrangements ou textures musicales, scénographies, écriture…
- Tu as choisi le français pour tes chansons, frustré des expériences passées ?
La langue française n’a jamais été une question, c’est ma langue natale, celle dont je maîtrise la délicatesse, celle dont j’ai envie d’utiliser toutes ses subtilités et ses nuances pour raconter des histoires d’aujourd’hui pour mes contemporains, les trentenaires. J’ai envie de parler de choses qu’on a l’impression de vivre seuls alors qu’elles sont partagées par tout le monde en fait. Je parle de l’ennui et des actions que j’entreprends pour le combattre au quotidien, mais bien sûr d’amours aussi, des amitiés, de fuites, de voyages avec un regard sans cynisme, sans tristesse et dans l’espoir de jours meilleurs, avec en général des fins heureuses et des visions optimistes sur notre avenir.
J’aimerais me rapprocher de cette récente scène française qui me correspond bien telle que La Femme, Flavien Berger, Fishback, Bagarre, Grand Blanc, Juliette Armanet ou même Cléa Vincent qui écrit et chante dans un français de moins en moins complexé.
- Ce concert des Transmusicales, comment l’as-tu abordé ?
Ça fait quatre mois que je travaille sur ces quarante minutes de concert aux Trans, c’est une chance absolue, un vrai signe de reconnaissance du monde de la musique. Si le programmateur d’un tel festival t’invite c’est qu’il croit potentiellement en ton projet et ta propension à séduire le plus grand nombre. Je suis venu avec cet objectif : faire le meilleur concert possible et imaginable mais surtout utiliser ce moment pour en faire quelque chose par la suite, sincèrement.
- Tu es accompagné par la structure Trempolino de Nantes, comment cela se traduit-il ?
La structure me connaît depuis bientôt 10 ans au travers des 3 différents projets musicaux précédents qu’ils ont aussi soutenus puisque nantais. Ils aident, ils forment sur les méthodes de travail. Mais cette fois-ci, j’ai tenté d’avancer seul, je ne voulais pas m’imposer à eux, les solliciter une nouvelle fois. Ce sont eux qui ont commencé à s’intéresser à mon projet solo lorsque j’ai postulé aux Inouïs du Printemps de Bourges – Pays de La Loire. J’ai été présélectionné puis ai remporté le tremplin pour le festival. C’est alors que le dispositif « accompagnement 360 » a été initié. Il s’en est suivi une nouvelle rencontre avec Jean-Louis Brossard des Trans qui a souhaité soutenir mon projet en étant prescripteur auprès de Trempolino. Et puis pour être pragmatique, pour l’accompagnement, j’ai surtout eu besoin de regards et de conseils d’intervenants professionnels sur la partie scénographie mise en place précisément pour ce concert. Cela s’est donc traduit par des résidences, la mise à disposition de studios de répétitions, de multitudes de petites choses bien différentes pour un accompagnement complet mais surtout à la carte selon les modules que je souhaitais utiliser.
Voyou, l’un des espoirs en pop française pour 2018
Depuis ce concert, Voyou peaufine la commercialisation de son premier E.P Seul sur son tandem annoncé chez Entreprise le 26 janvier prochain. Et pour le voir sur scène prochainement dans notre région, il est annoncé sur le festival des Vieilles Charrues cet été. Pour découvrir dès maintenant son univers, rendez-vous sur la chaîne YouTube de l’artiste.