Bars en Trans: Born Bad envahit le Bar’Hic

Vendredi 2 décembre, deuxième soir des Bars en Trans : fidèle au poste, le Bar’Hic accueillait une soirée punk et psyché sous le patronage de Born Bad, avec Usé et Cannibale, deux groupes d’une subtile sauvagerie comme seul le label parisien sait en dénicher.

 

Depuis 10 ans, Born Bad nous habitue au meilleur, tout en surprenant à chaque nouvelle sortie, qu’il s’agisse d’un groupe émergent, d’une réédition ou d’une compilation : JB, le patron du label, compose avec un goût sûr un catalogue unique, mêlant l’énergie punk, garage, psychédélique à l’expérimentation do it yourself. On lui doit aussi la découverte d’improbables pépites nichées dans les années 60, 70, 80, qui attendaient patiemment d’être déterrées.

C’est donc sûre d’être entre de bonnes mains que L’Imprimerie franchit le seuil du Bar’Hic, passant de la froideur hivernale à la chaleur des corps serrés dans ce bar tout en longueur. Les habitués le savent déjà : la frénésie, la danse et la fête envahiront bientôt les lieux.

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 « un mélange tribal-indus-électro-punk, avec de l’amour »

Usé fait son entrée et, seul sur scène, entreprend de marteler une batterie qui en a manifestement déjà vu d’autres, ainsi qu’une guitare également bien amochée, posée en équilibre au-dessus de la caisse claire. Homme-orchestre déchaîné, il pose une rythmique puissante sur des nappes électro, avec une régularité précise (ou autant que possible), malgré le chaos apparent.

Très vite, Usé enlève le haut et ne se retrouve plus couvert que par un vieux jogging et une belle couche de sueur. Primitive, furieuse, la performance a quelque chose de fascinant : le public est traversé par une énergie communicative, râpeuse. Usé décrit sa musique en ces termes: « un mélange tribal-indus-électro-punk, avec de l’amour ».

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Le concert est ponctué d’interludes romantiques, avec « Marilou », chanson d’amour dissonante aux paroles poignantes : « Oh Marilou, la vie sans toi, c’est comme un enfant sans cartable… ». Une ballade lascive et désuète, alors que les murs dégoulinent encore de la rage des morceaux précédents – qui reprend bientôt de plus belle, avec force grincements et hurlements.

C’est à bout de forces qu’Usé quitte la scène, prétextant la nécessité de « passer un test psychomoteur » pour se remettre de toutes ces émotions.

Puis la soirée enchaîne avec Cannibale, nouvelle signature de Born Bad. Le fringant quintet en provenance de Normandie délivre un rock tropical aux influences multiples et aux parfums d’aventure. Les atmosphères varient sans cesse, toujours psyché, un chouïa blues, portées par une rythmique hypnotique et des chœurs à cinq voix. Gros coup de cœur !

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Le dernier album d’Usé, Chiens d’la casse, est écoutable en intégralité sur le site de Born Bad Records; Cannibale a annoncé la sortie d’un album pour l’hiver 2017.

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