S’enfuir – Récit d’un otage, de Guy Delisle : enfermé contre son gré, les seules issues sont la patience, l’espoir d’une libération… ou la fuite.
L’Ingouchie, vous connaissez ? C’est près de la Russie et de la Tchétchénie et accessoirement la région du globe que Christophe « a choisie » pour se faire kidnapper le 2 juillet 1997.
Guy Delisle décrit sa captivité. Il ne se passe pas grand-chose. Christophe bossait pour une ONG et une nuit, des hommes l’ont embarqué et emmené avec eux. Depuis il est enfermé dans une pièce sans fenêtre. Il compte les jours qui s’égrènent. Il attend les secours qui traînent. Il espère que les diplomates et ses collègues de MSF, à Nazran, vont vite venir le sortir de là, quitte à payer une rançon, pourvu qu’elle ne soit pas exorbitante.
Menotté, les mains laissées libres seulement pour les repas – spartiates –, les douches – occasionnelles – et pour se rendre aux WC – sous escorte – , le héros trouve le temps long et maudit ses geôliers, guettant la faille qui lui permettra de recouvrer la liberté.
S’enfuir – Récit d’un otage s’avèrera ainsi indispensable à tous les aventuriers qui pourraient avoir besoin de tuyaux fiables pour savoir comment se comporter en cas de rapt par un gang tchétchène. Ainsi qu’à toutes celles et ceux qui voudraient connaître les erreurs à ne pas commettre après avoir capturé un gus qu’on libèrera contre rançon. En tout cas, une fois encore (après la Birmanie, Jérusalem, la Corée du Nord, etc., où sa compagne travaillait au sein de MSF ou où lui bossait en tant qu’animateur graphique pour des studios, et d’où il revint avec des carnets de voyage) le Québécois Guy Delisle réussit à esquisser, avec cet humour personnel et cette précision toujours très documentée, quelques facettes de ces lieux du globe où de courageuses ONG interviennent dans des cadres d’opération parfois un peu tendus du slip.
