Theeb – La Naissance d’un chef, de Naji Abu Nowar : un beau film d’aventure couvert de récompenses.
Ça se passe durant la Première Guerre mondiale. Quelque part entre la Mer Rouge et la Méditerranée. Autant dire qu’il y a là de l’espace à profusion, des ergs et du soleil. Les hommes du bled se déplacent à dos de dromadaire et nomment le train « l’âne de fer ».
Les Turcs de l’Empire ottoman dominent encore une partie de la région. Pas pour longtemps. Ils ignorent qu’une fois la guerre terminée et perdue par leurs alliés allemands, Britanniques et Français s’accapareront la zone pour satisfaire leur volonté hégémonique et contrôler cette région de transit ingénieusement canalisée, entre l’Orient et l’Occident gourmand de marchandises et de matières premières venues d’ailleurs.
Ça ressemble à un western, il y a des fusils, des canyons, des courses-poursuites et de la poussière, mais les montures blatèrent…
Des tribus de Bédouins peuplent les dunes, dont ils connaissent les dangers et les ressources. Edward, un militaire anglais en mission (Jack Fox) va solliciter l’un d’eux, Hussein (Hussein Salameh), car il a besoin d’un guide fiable pour traverser le désert. Hussein est le grand frère de Theeb (Jacir Eid), 10 ans, et celui-ci, sans y avoir été convié, s’invite dans cette aventure forcément un peu risquée vu le contexte géopolitique, l’âpreté du terrain et son jeune âge.
Dans des décors somptueux (qui rappellent évidemment Lawrence d’Arabie, de David Lean, 1962), ce récit initiatique sur la survie en milieu hostile et sur l’hostilité des hommes entre eux (« le plus fort avale le plus faible »), Theeb – La naissance d’un chef offre, sur un scénario épuré, une reconstitution épique plus que plaisante d’une époque révolue avec, en prime, un jeune acteur plus qu’épatant. On comprend parfaitement pourquoi Theeb – La naissance d’un chef, nominé aux Oscars, sera couvert de gloire.