Deux ans après Je vous attends, Chasseur (Gaël Desbois) revient avec un quatrième album à la géométrie penchée : En diagonale.

À l’heure des « courants d’airs, des forces contraires » (« La rouille »), c’est en solo que le musicien-chanteur-auteur-compositeur rennais Gaël Desbois revient pour offrir dix nouveaux titres, à la tension palpable. Une marque musicale toujours pétrie de rock-électronique, sorte d’écrin pour des textes qui métaphorisent l’air ambiant, après deux disques qui penchaient eux sur des thématiques personnelles.

« De diagonale en diagonale
De diagonales en verticales non-négociables
Est-ce que ça se consume une résistance ? » « En diagonale »

Les diagonales d’un pays qui remue et qui fulmine, sur ces textes écrits après les événements de début 2023 qui laissent le goût amer de manifestations fortement réprimées contre la réforme des retraites. Un pays où les choses brûlent suite à l’action de quelques « Pyromanes », à juste titre suivi de « Feu ».

« Tout se dérobe. Tout se consume. Au bout verra-t-on le déclic ? » « La réplique »

Un disque sur un dancefloor un peu cassé, aux rythmes qui se font balanciers d’une mesure cahotante, parfois oppressante, parfois plus respirante comme sur « Guettons le ciel ». Un disque aux accents d’un stroboscope vacillant, à la fois lumineux et appuyant sur l’attente; ronger son frein pour espérer « voir le déclic ». Un disque qui déroule ses textes à la poésie qui se consume pour finir avec « Des cendres ». C’est en effet souvent ce qu’il reste quand tout disparaît : Chasseur le fait avec talent, et pas en ligne droite.