Alors que la journée du 1er mai fête le travail, les Zoufris Maracas devaient plutôt traîner leur Prison dorée ce jour là rue de Saint-Malo à Rennes pour la fête de la paresse.
Depuis mars 2012, ce groupe venu de la scène où le public est aussi nombreux que les courants d’air, à savoir le métro parisien, souffle des titres appelant plutôt à travailler moins qu’à gagner plus. Véritable subversion que cette Prison dorée à l’heure où le monde n’a de cesse de courir après la productivité et ses gains éventuels; titres empreints de simplicité et de détente digne d’une sieste dans un hamac, mais aussi d’amers constats sur le monde actuel. Maracas, c’est pour le Brésil et la fiesta, oui, mais Zoufris fait référence à la génération d’ouvriers algériens venus travailler en France depuis 1950. Nous sommes en 2012 et l’immigration est toujours au cœur des débats, et c’est avec le joyeusement mélodique « Un gamin » que le groupe donne son avis humaniste. Il y a du Renaud révolté dans les textes, et une manière d’enrober ces thématiques à la manière d’un Manu Chao qui reviendrait du Cap Vert. Parce que oui cette prison de société est dorée par le soleil, dans le « rhum et dans la bière » pour enchanter les amis, profiter de tout ce qui est chouette, du métissage des sons et des mots, même s’il faut déplorer les problèmes écologiques (« Dis papa », « La fée électricité »), les Zoufris Maracas savent distiller des vérités sans asséner une musique trop lourde, un pari souvent risqué de trop d’écart entre ambiance et propos. Mais les musiciens et leur bonne humeur s’en sortent à merveille, alternent avec brio sérieux et humour, et même s’ils invitent à se mettre les doigts de pieds en éventail avec la méthode du « Roi de la glande », ils savent aussi servir un sujet capital, en images s’il vous plait.
Le site officiel de Zoufris Maracas