Trans Musicales : ouverture sous le feu de Bongo Joe

Mercredi 6 décembre s’ouvrait à l’Ubu la 45ᵉ édition des Trans Musicales. Avec pour invité spécial, comme c’est rarement le cas, un label, et pas des moindres : Bongo Joe, défricheur de musiques autant que le festival. Retour sur les concerts de Yalla Miku, Nusantara Beat et Bound By Endogamy. Que des claques.

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Cyril Yeterian, fondateur du label Bongo Joe mais aussi musicien dans le groupe Yalla Miku, aux côtés de Jean-Louis Brossard lors de l’ouverture du festival. Yo !

Une soirée sous le signe du rythme, qu’il soit gnawa, rock à danser ou transe technoïde. Les Trans Musicales ont eu la riche idée de programmer 3 groupes du label suisse Bongo Joe pour l’ouverture du festival à l’Ubu, ainsi que la Brucelle pour les interplateaux (d’autres groupes du label joueront au parc expo). Bienheureux étaient donc les détenteurs d’un billet pour la soirée qui affichait complet et qui a permis de déguster toute la qualité du label, avec en premier lieu Yalla Miku. Une formation qui réunit le duo Cyril Cyril et celui d’Hyperculte à trois musiciens : le Marocain Anouar Baouna, l’Érythréen Samuel Ades et l’Algérien Ali Bouchaki, arrivés sans papiers en Suisse. Un groupe donc qui s’est fondé sur une rencontre, rappelant avec humanité que le dialogue musical se moque bien des frontières et des administrations. Un groupe qui en a fait un disque éponyme qu’ils ont interprété sur scène avec fougue et sourire, emportant l’auditoire dans des transes portées par le guembri, le krar et les qraqeb, ou dans des pulsations krautrock avec une énergie punk. Hypnotique.

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Arrive ensuite une autre formation qui remplit totalement la scène, Nusantara Beat. Six musiciens, autour de la chanteuse Megan de Klerk à la dégaine à la Janis Joplin, qui envoie un rock pscyhé puisant dans les rythmes des danses (d)janger. Qualifiée d’Altin Gün indonésien, la formation néerlandaise mélange donc, à l’instar de Jungle By Night, influences traditionnelles et sonorités contemporaines. Et ça décoiffe, avec des riffs de guitare ou mélodies captivantes et une section rythmique, le tout sur un clavier moog : un régal qui fait grimper la température de la salle.

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Et comme si nous n’étions pas rassasié·es, le plateau envoie sa dernière salve musicale avec le duo Boung By Endogamy qui sort tout juste son premier album. Sur scène Shlomo Balexert (souvent derrière la batterie) et Kleio Thomaïdes (au micro et machines). Nous sommes toujours à Genève, mais cette fois côté squat. Musique industrielle, avec une voix qui se fait scansion, cris, avec des progressions aussi prenantes que d’ambiances cauchemardesques entre synthé punk et techno de cave et au diable les étiquettes avec lesquelles le duo s’amuse. Et la sauce prend, ça frappe ça tape ça claque ça se répète ça prend un virage et ça clôture la soirée avec un éclat d’une noirceur dont on reprendrait bien un morceau.

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