Il y aura eu plein de dates gardées en mémoire à chaque édition du festival Dooinit. Gageons que celle du vendredi 31 mars à l’Étage avec The Pharcyde en tête d’affiche restera longtemps dans les cœurs. Petit chronique en images de cette soirée de feu.

Une fois n’est pas coutume : le Dooinit festival investissait (après le Jardin Moderne et une soirée « off » au 1988 live club) la salle de l’Étage, qui affichait sans appel « complet ». Et pour cause. Le groupe légendaire The Pharcyde occupait la tête d’affiche de cette soirée aux concerts multiples, aux ambiances diverses. Vers 20h, la salle de se réchauffe avec Coeff. La Normandie est dans la place avec un duo de rappeurs au flow affuté et un live band pour les accompagner. Touches rugueuses de rock, élans dub, une bonne surprise que ce démarrage de la soirée.

Puis ce sera au tour de Crimeapple de poursuivre. Le New Jersey débarque, avec un rap sombre, comme une introspection lente et sourde. Bref ça alourdit le pas et ça pose bien pour ce rappeur ayant collaboré notamment avec Dj Muggs. (on notera, pour cell·eux qui étaient loin de la scène, le port d’un pendentif pailleté en forme de bouteille assez fascinant).

Le plateau enchaîne vite avec Awon & Phoniks. Donc là, cette chronique devient à peu près n’importe quoi puisque c’est un duo que je kiffe grave (j’écris jamais « je kiffe grave » mais l’exception confirme la règle) et que j’ai beaucoup écouté leurs différents projets. Passion old school, amour boom bap et jazz; depuis le public quelqu’un lance lors de l’intro « Miles Davis », j’ai le smile, bref je hoche la tête sur les beats de Phoniks, le cœur qui glisse sur un sample, et je suis le flow d’Awon et Anti-Lilly. It aint all good but it’s all good.

À partir de là nos photos ont commencé à avoir du plomb dans l’aile, parce que ça tapait sévère sur scène avec un public de plus en plus bouillant; d’abord avec Slum village qui démarrait sa tournée européenne avec cette date et qui a fait grimper immédiatement la température. Puis The Pharcyde a fini d’enfoncer le clou de la soirée avec un live mémorable (du feu de bordel on y retournerait bien encore un peu). Ce qui n’a pas amélioré nos images (surtout avec la lumière rouge et tout, on s’en veut un peu mais pas trop trop non plus). Les titres naviguent entre les albums; et quand on pense que Bizarre Ride II the Pharcyde date de 1992 et que ça tabasse toujours autant, ça fait tout bizarre. Le public renvoie les punchlines, et moi j’ai le BPM qui monte et qui descend, les pieds qui trépignent, j’en oublie de noter l’ordre des titres et mes photos deviennent floues, ma mémoire c’est du gruyère mais j’oublierais pas que cette soirée de Dooinit, c’était du love en barre et un cocktail à siroter jusqu’à l’an prochain avec les 90′s dans les baskets.