Parce que Lucifer était avant tout un être de lumière avant de redescendre sur terre, le rap a aussi ses démons. Et parce que pile va toujours avec face, l’IN révèle au grand jour son tempérament bresson avec cette Raplist #22 de l’été. Loin des block party, Sefyu, Mac Miller, A$AP Rocky, Arm, Simba, Soul Position et Cie déboulent sous le soleil ! C’est l’heure de se mettre à l’ombre !

« Tony voulait la vie de rêve il a eu le cauchemar qui va avec

Quand t’entends “Nique” y’a “ta mère” qui va avec

Si les briques du quartier tiennent, chômage il va avec

L’Afrique parle de dette, y’a la France qui va avec »

Sefyu

La vie qui va avec – Sefyu feat Kuamen

Parce que Sefyu aura marqué le patrimoine estampillé « rap français » avec ses « krr krr », ses « senegalo ruskov » ou encore ses « molotoveuh ». Parce qu’il représente le Karma par excellence : irrécupérable pour le football, il a trouvé sa place dans le rap jeu. Parce que cette prod est bien bres-son quand même ! Parce que « Arnold va avec Willy ». Parce que « tous les quartiers du quatre-vingt ze-tre ont des gros pecs » (c’est quand même mythique).

« You say you got them guns, but I’ve never seen you bang

You say you got them drugs, but I’ve never seen you slang

You say you in that game, but I’ve yet to see you play

You say you going hard, but nobody feels the same, yeah »

Bones

Canal St. – A$AP Rocky & Bones

Parce que cette boucle est peut-être la plus triste du monde rapologique. Parce que ça parle d’impostures, de ce fameux Canal Street de New York. Parce que les « hustle ». Hustle !

« Just a little taste and you know she got you

Can you hide away? Can you hide away?

Sound of silence as they all just watch you

I kinda find it strange how the times have change »

Mac Miller

Objects In The Mirror – Mac Miller

Parce que c’est encore un son à l’ancienne. Parce que ce morceau retrace le parcours du cabossé et défunt Mac, de ses casses et de ses addictions. Parce que la mélodie est majestueuse. C’est un peu l’élégance suprême en fait. Parce que ce clip est une revisite instrumentale qui claque. « You don’t have to cry ».

« Fallait quitter la ville

Fallait quitter son terrain

Fallait partir de là vite

Pour mieux rencontrer ton destin

Fallait croire en toi

Mais fallait jamais faire le bien

Parce que c’est la meute qui te broie

Car c’est elle qui te retient »

Arm

Ouais ouais – Arm

Parce c’est certainement le nom de titre le plus chelou de Arm. Parce que concilier la légèreté (dans le bon sens du terme) de la prod de Sçlé et les textes du rappeur malouin était pas donné. Parce que l’alchimie prend. Parce que ça peut être un tube de l’été. Parce que Temps Réel, leur dernier EP est d’une noirceur inégalée. Tous les titres méritent leur place. Parce que ça sonne toujours juste. Ouais ouais !

« On était jeune, on était pauvre

On s’amusait d’un rien

On savait pas qu’on était en chien

Les larme aux yeux quand je revois les tofs

Parce qu’on s’en n’est pas tous sauvés sains et saufs »

Simba

Souffrance – Simba

Parce qu’avec un blaze pareil, c’était juste impossible de ne pas le mettre en lumière. Parce qu’après, la prod et les lyrics ont ce petit truc en plus qui te mettent bien, en plus de te rendre mélancolique. Parce qu’il y a du neuf avec du vieux, du scratch à l’ancienne sur un air de nouveauté. Parce que c’est produit par L’Uzine (Montreuil represent’). Parce que Tranche de vie mérite votre attention (oyez oyez). Souffrance messieurs-dames !

« Alors il lève ses yeux au ciel

Mais des bas-fonds

C’est comme chercher la lune dans un lustre

Et les étoiles dans son plafond »

Sofiane

Bois d’argent – Sofiane

Parce que c’est certainement le texte le plus parfumé de Fianeso. Parce que c’est sans fioriture. Parce que « d’où je viens l’inconscience est une arme, le savoir est un calvaire ». Parce que sans refrain, c’est une avalanche de réalités qui déferlent en 4:41. Parce que De battre mon cœur s’est arrêté est un très bon film avec Romain Duris. Parce qu’il y a un couplet unique. Et puis l’émotion sur le visage… Bang !

« Alors, si y’a la guerre, on n’ira pas, nous

L’avenir est si terne, nous on veut devenir des poids lourds »

Kohndo x Nekfeu

Faut qu’je tienne – Kohndo feat Nekfeu

Parce que « je regarde le monde, et la vie que je mène, malgré mes démons j’me dis faut qu’je tienne ». Parce que old school et new school ne sont pas incompatibles. Parce que le travail artistique sur le clip est monstrueux. Parce que le diable fait du piano (ou bien s’appelle Dj Brans). Parce que c’est simple, et que ça fonctionne. « Je regarde le monde… »

« J’veux cracher dans les airs pis qu’ça vous atterrisse dans la face

On veut envoyer chier la terre pis après split le cash

Quand j’frappe les bars appelle-moi Korey Winehouse

Étendu sur le sol mort, sorry I’m out »

Koriass

Devenir Fou – Koriass

Parce que Charles Bukowski. Parce que « j’ai l’impression qu’une balle m’apporterait un calme immense, ça doit être pour ça qu’on dit appuyer sur la détente ». Parce qu’il n’y a rien de plus beau que la façon d’utiliser l’anglais et le français que le rap queb’. Parce que « Devenir Fou » est peut-être l’hymne de ces deux dernières années. Parce que 2013, c’est maintenant du rap old school et ça me rend fou ! Calice !

« De la dernière génération avec des principes

Respectueux mais le dernier à aimer l’insigne

Je m’écarte de l’oseille et de la dépression

Pour ne jamais être un modèle mais une exception »

Veerus

Une dernière fois – Veerus

Parce que « Renoir le montre, voir le monde, c’est risquer de tout perdre en trois secondes ». Parce que Veerus & Vîrus, c’est un peu le même combat. Parce que le saxo de Nicolas Baudino enjolive ce superbe morceau. Parce que Minuit.

« He liked to keep his women looking nice
And tried to pay her phone bill
But
She turned him down twice… »

Soul Position

No Excuse For Lovin’ – Soul Position

Parce que Blueprint et RJD2. Parce que « No Excuse For Lovin’ », c’est un échantillon des supers morceaux de 8 Millions Stories. Parce que la violence est gratuite, et c’est le bon moment de se prendre une baffe sonore. Parce que t’entendras rarement de la harpe dans un rap. « Oh there’s no… excuse for loving… »

« Vois-tu ? J’ai arrêté d’essayer d’comprendre ces gens

Qui reprochaient aux autres des erreurs qu’eux-mêmes commettent

À croire qu’ils vivent hors de leur corps, chasseurs de comètes, à s’abreuver d’promesses

Parlent d’élévation mais restent collés comme des posters »

Nepal

Trajectoire – Nepal

Parce qu’une « vie peut se résumer en quatre phrases, néglige pas le taf ». Parce que ce titre ne prendra pas une ride tellement il côtoie les comètes. Parce que le monologue final est sans doute l’une des plus belles leçons de la life. Parce que l’issue finale n’en est pas moins triste.

« Tout ne tient qu’à un fil, donc l’on se doit d’être habile
Car l’amitié mais aussi la sincérité, ouais
Sont des choses qui à tout moment peuvent déflagrer
C’est le côté obscur que cache notre nature
Ouais ! J’en ai l’exemple, ça m’a foutu une trempe
Qui m’a ouvert les yeux sur ce sujet bien épineux, tant mieux
Croyant que la galère nous ralliait sous une bannière
Croyant que la galère faisait de nous des frères »

Joey Starr

Tout n’est pas si facile – Suprême NTM

Parce que c’est toujours dans l’actu. Parce que de la simplicité, c’est tellement bien. Parce qu’on continuera à chanter ce refrain. Parce que tout ne tient qu’à un fil…

« Vieilles amitiés craignent pas la rouille

Vieux proverbe tient pas la route »

Loud

Devenir immortel (et puis mourir) – Loud

Parce que Loud a vécu Une Année Record en sortant ce titre sorti des profondeurs de l’âme. Parce que ça commence par des ref à IAM. Parce que se faire enterrer sur du Prodigy, c’est quand même mortel.

« Simple personne, je fais confiance à personne
Cherche pas la star dans ma face, mon nom est personne
Appelle-moi Paisano si ça te chante
Venge-toi si ça te tente
Bave sur mon nom si ça te hante, idiot
Les équivoques débutèrent ainsi
De simples malentendus en absences
On s’étonnait de plus me voir dans la rue
Mais j’étais chez moi
A bosser les rythmes, les rimes, les mélodies
L’amour allait toujours vers mes amis
C’est trop con, la vie est ainsi faite
Dire qu’ils n’auront jamais su que c’était à eux
Que je pensais quand j’écrivais
Aujourd’hui, je vois les potes qui ont compris
Ceux qui flippaient, ils sont partis
La bouche pleine, criant que l’argent m’avait changé
Pleins de préjugés
Je crois qu’ils voulaient vraiment se venger
Les choses changent et ne peuvent plus s’arranger
Et tes propres frères deviennent étrangers
C’est comme ça »

AKH