La Déferlante, nouvelle revue des révolutions féministes, occupe les présentoirs des librairies depuis début mars. Une réjouissante vague intersectionnelle engagée, éclairée, pimpante, inclusive et réalisée par une équipe 100 % féminine !
La revue la Déferlante a vu le jour sous des auspices roses et mauves quelques jours avant le printemps. Un pari audacieux à l’heure des médias virtuels. Un pari gagné pour ce premier numéro avec déjà 10 000 exemplaires vendus (dont une réimpression). La Déferlante, plus qu’un trimestriel, un porte-voix talentueux et bienveillant pour éclairer les vécus et les combats de femmes encore privées de parole ou invisibilisées. Pour déconstruire les normes de genre. Pour observer la société post-Metoo. À l’initiative de quatre professionnelles des médias, les journalistes Marie Barbier (L’Humanité, Mediapart) et Lucie Geffroy (Courrier international, Le Monde), la coordinatrice dans l’édition et la communication Emmanuelle Josse et l’autrice et productrice Marion Pillas. Un projet excitant depuis le crowdfunding à succès lancé en automne 2020.
« Certains livres sont vitaux mais on met du temps à comprendre pourquoi ils le sont. » Céline Sciamma
L’hiver a passé et la revue circule désormais entre les mains de lectrices et lecteurs conquis. La Déferlante milite en France comme à l’international avec un reportage sur Las Tesis, un collectif artistique chilien de quatre femmes qui chantent et dansent contre le viol. La Déferlante effectue des choix judicieux de paroles croisées (cœur en accéléré à la lecture de l’échange entre Annie Ernaux et Celine Sciamma). La Déferlante explose les déterminismes avec un dossier intitulé « Naître (aux origines du genre) » qui contient entre autres, un entretien avec le collectif Intersexes et Allié·e·s, un portrait de la sage-femme Céline Puill et une interview d’Amandine Gay qui remet en cause la maternité. La Déferlante éclaire l’éco-féministe Françoise d’Eaubonne qui a revendiqué avant l’heure la fin de l’hétérosexualité. La Déferlante dépollue le projet de centrale nucléaire de Plogoff avec de belles planches dessinées signées Jul’Maroh sur un scénario de Coline Guérin. La Déferlante n’oublie pas les bases du féminisme avec Audre Lorde dont la voix comble toujours le(s) silence(s). La Déferlante porte également les rêves (dé)confiés de la photographe Nancy Wangue Moussissa, une carte blanche à l’autrice Alice Zeniter, l’évolution des héroïnes de séries animées, etc. Nous pourrions dérouler ad vitam le contenu de La Déferlante sur de nombreuses lignes tant elle informe, interroge, déconstruit, nourrit en profondeur. À la faveur d’une lecture fluide et inclusive et d’une mise en page aussi sobre qu’alléchante. La Déferlante tient ses promesses haut, très haut la main et le poing levé !