Le musée de Bretagne fait Face au mur

L’exposition Face au mur devait se tenir initialement au Musée de Bretagne du 13 novembre 2020 au 16 mai 2021. Elle n’a pas pu ouvrir ses portes en raison du contexte sanitaire. Ces dernières s’ouvriront un jour. Bientôt. Peut-être. Retour sur ces fameuses affiches qui ne craignent pas de se retrouver dos au mur.

 

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Depuis toujours, les murs nous racontent le monde et encrent sur papier le récit de ses révoltes et luttes militantes. L’exposition Face au Mur  au Musée de Bretagne retrace cette parole tournée vers les revendications sociales et les mobilisations internationales sur la période 1970-1990, une période d’émulation graphique rythmée par le constructivisme russe et le Bauhaus, le pop art de l’après-guerre et le style Push Pin. Dans les années soixante-dix, les murs de Bretagne, terre de récit s’il en est, se montrent particulièrement prolixes, grâce notamment aux deux graphistes emblématiques Alan Le Quernec et Fanch le Hénaff (qui a offert près de 4 000 documents aux musées de Bretagne). Les artistes visuels bretons s’engagent pour des luttes sociétales comme l’ouverture de la première école Diwan en 1977 et environnementales avec la fronde majeure des années 70, l’opposition au projet d’installation  de la centrale nucléaire de Plogoff en 1978 qui fait également écho au naufrage de l’Amoco Cadiz et son onde de choc la même année.

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Une affiche signée Le Quernec et Le Henaff en soutien à Malik Oussekine, mort le 6 décembre 1986, interpellait sur un sujet toujours d’actualité.

À la faveur d’une scénographie signée Pierre Verger, le public peut mu(r)sarder au fil d’une mosaïque d’écrans, d’images d’archives de l’INA, d’interviews croisées de créateurs, d’installations interactives (telle que se mettre dans la peau d’un colleur d’affiche) et bien sûr les créations visuelles dispersées en trois thématiques : circulations graphiques, mobilisations internationales et graphistes et commandes. Les 130 affiches du Musée de Bretagne racontent la volonté farouche chevillée aux corps des manifestant·e·s et sympathisant·e·s de changer le monde : luttes anticoloniales et dictatoriales, idéaux démocratiques et engagement pour la paix, contestation sociale et liberté d’émancipation, droits des femmes et de l’homme, égalité entre les sexes, lutte contre l’homophobie, etc., de grandes causes au langage universel, poétique ou radical, toujours pugnace. Si les murs ont des oreilles, ils savent aussi parler !

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Por la solidaridad antimperialista, la paz y la amista – 1978

 

Dans l’attente de voir en vrai l’exposition Face au mur, des ressources audiovisuelles sont en ligne sur le site du Musée de Bretagne.

 

See Red Women's Workshop 1973 En 1973, Pru Stevenson crée cette affiche choc : elle vomit les clichés associés aux femmes. En 1974, elle rejoint le See Red Women's Workshop, collectif qui fait de la lutte contre les images négatives associées aux femmes, dans les médias et la publicité, sa priorité. L'affiche est adoptée par le groupe.

See Red Women’s Workshop – 1973
En 1973, Pru Stevenson crée cette affiche choc : elle vomit les clichés associés aux femmes. En 1974, elle rejoint le See Red Women’s Workshop, collectif qui fait de la lutte contre les images négatives associées aux femmes, dans les médias et la publicité, sa priorité. L’affiche est adoptée par le groupe.

 

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