Hommage au dessin et à la résistance, Josep est le 1ᵉʳ long métrage d’animation signé Aurel. Dessinateur de presse, il offre ici toute sa palette à Josep Bartoli, résistant antifranquiste.

C’est avec hasard que le film est sorti le jour du décès de Quino ; un clin d’œil des événements qui rappelle combien le dessin est un terrain d’expression indispensable. Lutter face aux dictatures. Faire sourire, pleurer ou réfléchir (ou les trois en même temps). Aurel dessine depuis des années pour Le Monde et Le Canard enchaîné (entre autres) ; des réactions anti-conformistes et un intérêt pour l’actualité, qui l’amène à réaliser deux albums documentaires, Clandestino (2014) sur les filières de l’immigration clandestine et La Menuiserie (2016) sur l’entreprise de sa famille, sa « fermeture annoncée » et ses conséquences.

C’est aujourd’hui une fresque historique préparée pour l’écran qui s’intéresse à Josep Bartoli (Barcelone 1910, New-York 1995). Dessinateur et résistant antifranquiste, il se retrouve comme des milliers d’Espagnols pris dans l’exode appelé la Retirada, échouant dans des camps du Sud de la France. Dans des conditions épouvantables, Josep continuera d’y dessiner, croquant sur le vif la condition de ses co-détenus.

La nécessité du dessin, et un moyen de transmission. Le film suit donc les coups de crayons du dessinateur, l’amitié qu’il noue avec un gendarme, et les événements historiques où s’entremêle la figure de Frida Kahlo dont il deviendra l’amant à son arrivée au Mexique en 1943. Porté par un trait mouvant et colorisé avec brio, Josep est un vibrant hommage au crayon résistant et à celui qui voulait « revenir cracher sur la tombe de Franco ». À voir impérativement, qu’il s’agisse de dessin ou d’histoire, pour continuer à couper des barbelés avec un taille-crayon.