Après une dose de consolation, nous poursuivons notre sélection de ce « truc très beau qui contient tout* »; des textes courts, des extraits. Aujourd’hui, explorons les Brouillons amoureux de Souad Labbize.
C’est un petit livre (seulement 10,5 cm de large) au beau papier à grain, rempli de pépites poétiques, et en version bilingue, français et arabe. Brouillons amoureux est un recueil signé Souad Labbize, autrice née en 1965 en Algérie, et accueillie lors de la dernière édition du festival de cinéma de Douarnenez. Publié aux éditions des Lisières en 2017, ce sera ensuite au tour du roman J’aurais voulu être un escargot** en 2019 d’y être réédité.
« Tes mains sont un bocal,
de bonbons moelleux
je suis l’enfant derrière la vitrine »
Brouillons amoureux, où chaque poème est un fragment de quelques lignes, explore le désir, l’absence, une « géologie intime », écrite dans sa langue d’exil, puis retraduits en arabe***, dont la calligraphie semble s’emmêler aux images éparses. Une sensibilité qui se déguste en séparations et en retrouvailles.
« Dans un monde parfait
les doigts d’une seule main
devraient suffire à compter
les jours sans tendresse »
* Pour reprendre le titre d’un recueil de lettres de Neal Cassady paru aux Éditions Finitude.
** Dont nous vous conseillons également la lecture.
*** Avec l’aide de son amie Mais-Alrim Karfoul, poètesse syrienne.