Le Thalia Zedek Band est venu présenter son dernier opus Fighting season à l’Institut franco-américain dimanche 27 janvier à l’invitation de la chouette association Les Pies chicaillent. Une heure-frissons avec une grande dame de la noise folk américaine.
C’était un bel après-midi d’hiver humide, sombre et venteux. La météo était de la partie pour accueillir la tempétueuse chanteuse et guitariste Thalia Zedek venue présenter son envoutant dernier album Fighting season, sorti sur le label Thrill Jockey, accompagnée de David Michael Curry au violon, Gavin McCarthy à la batterie et Winston Braman à la basse. L’iconoclaste, immense et pourtant toujours confidentielle icône de l’indie-rock, influence de Shannon Wright (entre autres) avec une carrière de trente ans et des prestations et créations de nombreux groupes-phares (dont Come) continue à hypnotiser son public. Avec des musiciens compagnons de toujours ou qui n’ont plus rien à prouver.
Pendant une heure (trop courte comme toujours quand le frisson s’installe), le quatuor a livré une prestation intimiste dans l’auditorium à petite jauge de l’Institut franco-américain. Un public assis et silencieux pour mieux s’imprégner de l’artiste américaine. Fighting season en Afghanistan signifie la saison des combats qui reprend une fois la neige fondue. La voix de Thalia Zedek rage-tellurique lors de morceaux-révoltes, s’est faite douce-crayeuse lors de ballades folk, fleurs ensanglantées sur les champs des batailles de l’humanité, entre incisions abrasives des textes percutants et envolées instrumentales-bourrasques. Des musiciens accordés au scalpel, trois garçons, les yeux rivés sur la silhouette énergique de la chanteuse. Sans aucun doute, le vent des combats passés et à venir a soufflé fort ce 25 janvier à Rennes… pour notre plus grand plaisir !