Parmi les multiples propositions du festival Bars en Trans, un genre musical tend à grignoter la programmation d’année en année : le rap gagne du terrain, et ce sont désormais des sessions entières qui lui sont consacrées.

Ce qu’a confirmé la programmation du samedi 6 décembre; notamment au 1988 Live Club où étaient programmés par moins de 12 artistes différents, certains de Rennes comme Jok’air, de Paris comme Hyacinthe, ou encore de Saint-Étienne comme Zed Yun Pavarotti. Un nom qui progresse et qui affiche 4 projets au compteur à seulement 21 ans; sons aériens, ambiances mélancoliques, lyrics ciselés et mélodiques, accompagnés des instrumentaux d’Osha. Le rappeur embarque rapidement le public qui vient nombreux. Gageons que ce sera la même l’an prochain.

Même chose le soir (du même jour donc) au bar le Dejazey rue de Saint-Malo, avec une soirée Spinn up, une plateforme digitale rapprochant des autoproduits du label Universal. Un concert pour 3 artistes, qui démarre avec Robin des Blocs originaire de Créteil; accompagné au micro pour certains titres par son ami d’enfance Mac Seamus. Avec eux Dj Johnny Ola, beatmaker et fondateur du studio Goldstein. Celui qui trouve « apaisant de créer des poèmes qui tapent » est donc venu dans l’immense forêt de Sherwood qu’est le rap game détrousser quelques punchlines.

Un braquage lyrical donc suivi de la prestation de Pollux, qui arrive cette fois de Lille. Punchlines brutes, humeur mélancolique, le rappeur qui a sorti en début d’année l’album Éocène, rappe sur un son un peu plus lourd. « Merci musique car tu combles le manque » : introspectif tout en sachant prendre du recul, Pollux fait sa catharsis tout en n’oubliant pas de rester aussi poétique que lucide. Un commencement, pour une plume de plus dans le paysage du rap français toujours en perpétuelle évolution. Et qui est affaire à suivre.