Un début de semaine sur les chapeaux de roue sous le chapiteau du Cabaret botanique de Mythos lundi 16 avril entre entre poésie jazzy de Fantazio et Théo Ceccaldi et éclats noisy-punk de The Ex.
Fantazio, performeur, contrebassiste, chanteur et comédien, un habitué de Mythos et de nos pages qui sait pourtant se renouveler chaque année. Et la prestation 2018 vaut sa savoureuse alchimie de mots et de sons. En effet le jazz sied parfaitement au chant et à la contrebasse de Fantazio accompagné du violoniste Théo Ceccaldi, du saxophoniste et claviériste Antonin Tri Hoang, du pianiste Roberto Negro, du violoncelliste Valentin Ceccaldi et du percussionniste Benjamin Flament. Un sextet haut en couleurs qui fonctionne comme un archer bien tendu au gré du gratteur de mots justes à la pensée imagée. Aujourd’hui, Fantazio nous conte l’histoire de Brrrno, Brrrno, d’une ogresse flanquée de clés USB dans le corps, de selfies avec Godzilla… à la faveur de ces phrases-poésie pour dénoncer l’absurdité du monde. L’univers de Fantazio colle parfaitement aux morceaux jazzy métissé de sonorités orientales.
The EX, une valeur sûre, une saveur culte. Ceux qui se souviennent de leurs passages rennais (Ubu, Jardin Moderne, Tonton flingueurs, etc.) n’ont pas manqué l’occasion de venir une nouvelle fois écouter les Hollandais. D’autres les découvrent. Dans l’enceinte feutrée du Cabaret botanique souffle un vent punk noisy. The EX quarante ans de carrière, 20 albums qui alternent les styles musicaux. Avec leur dernier album 27 passeports qui vient de sortir, les guitaristes Andy Moor, Terrie Hessels et Arnold de Boer et la batteuse Katherina Bornefeld distillent une toujours sincère et vivace rage de distordre la guitare, d’éructer des textes engagés, de taper du pied avec énergie avec un univers contemporain.