La série culte de Charlie Brooker revient, encore sur Netflix avec une saison de six épisodes. Elle peut déconcerter par son manque de surprises mais permet de creuser davantage dans l’univers de la série – et le nôtre au passage. Petit guide des épisodes pour vous inciter à passer de l’autre côté du miroir.
Pour commencer on embarque à bord de « USS Callister », vaisseau rétro à l’ambiance évoquant Star Trek. Une histoire de double numérique et de jeu implanté dans le cerveau, deux outils qui ne sont pas inconnus à quiconque ayant déjà suivi « Black Mirror ». Pas le meilleur épisode surtout si l’on n’accroche pas à l’univers visuel mais permet une reprise en douceur de la série (parce que toutes les saisons ne peuvent pas commencer aussi crument que la première non plus).
Jodie Foster, remarquable par sa réalisation, nous emmène ensuite dans « ArkAngel », qui rappelle l’épisode « The Entire History Of You » avec cet implant qui permet de scruter la vie et les souvenirs de l’être aimé. Ici c’est Marie, une mère célibataire très angoissée qui choisit cette option pour sa fille Sara, pensant faire au mieux pour la protéger. Évidemment tout ne se passe pas aussi bien que ce qu’on lui a vendu.
Puis c’est le tour de « Crocodile », ses paysages islandais à couper le souffle, comme celui d’un cycliste, fauché par la voiture de Rob et Mia. Les preuves d’un meurtre sont difficiles à effacer même avec le temps et un certain sentiment d’impunité, surtout quand une enquêtrice d’assurance expérimentée comme Shazia peut avoir accès à vos souvenirs pour reconstituer une scène d’accident. Une ambiance noire sans relâche jusqu’à la fin.
On respire de nouveau avec « Hang The DJ », l’épisode romantique de la saison attendu depuis « San Junipero ». Celui-ci est bien plus léger (pas d’enjeux liés à la fin de vie ni à l’homosexualité) mais est agréable à regarder, et rend presque Tinder et autres applications de rencontres sympathiques.
« Metalhead » marque une rupture avec le reste de la série avec son noir et blanc superbe et son rythme narratif unique. Une femme est traquée par une machine à l’apparence canine dans un monde post-apocalyptique, et c’est tout ce qui se passe à l’écran. Tout le reste se joue dans l’ambiance tendue qui rappellera le dernier volet de Mad Max.
Il est enfin temps de réviser tout l’univers de la série et se prendre un coup dans le ventre au passage avec l’épisode final de la saison (qui pourrait très bien être le final tout court), « Black Museum ». C’est autant un musée dans la série que le musée de la série, ses objets, ses obsessions, (re)mis en scène par Rolo Haynes, le propriétaire du lieu, anciennement recruteur en recherche neurologique pour l’entreprise Tucker (ça ne vous rappelle pas un certain « paradis sur terre » ?). Le musée est en perte de visites depuis quelques années, du coup quand Nish frappe à sa porte elle a droit à une visite détaillée du lieu. En plus de références aux épisodes précédents on retrouvera un médecin devenu accro aux frissons de la douleur et de la mort, une femme coincée dans un ours en peluche et le révoltant clou du spectacle du musée. Le meilleur épisode de la saison et un des meilleurs de la série.
« Black Mirror » est visible sur Netflix et n’importe quel écran pouvant y amener. Cette série n’est pas pour tous les publics et certains épisodes contiennent des scènes violentes (particulièrement « Crocodile » et « Black Museum »).