Le procès du siècle : l’histoire vraie d’une crapule qui souhaita qu’on prît des vessies pour des lanternes – et le Zyklon B pour un traitement anti-poux.

Épaulant finement Deborah Lipstadt (Rachel Weisz), Richard Rampton (Tom Wilkinson), en bon avocat qu’il est, ne va pas hésiter à  aller chercher des « preuves » sur le terrain (ici le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau) mais également là où on ne les attend pas, pour ne laisser absolument aucune chance à David Irving (Timothy Spall) de répandre son fumier scepticisme révisionniste.

Deborah Lipstadt (Rachel Weisz) enseigne aux USA l’histoire de la Shoah. Elle a à cœur de transmettre aux jeunes générations la mémoire de l’Holocauste. Lors d’une conférence pour promouvoir un ouvrage, elle tombe sur un os, en la personne de David Irving (Timothy Spall). Celui-ci, fasciné par Adolf Hitler (1889-1945), se dit également historien. Ses publications et ses conférences à lui sont très appréciées dans les cercles révisionnistes et néo-nazis. Cercles qui ne tournent pas toujours rond et où il est de bon ton de remettre en cause le processus d’extermination massive et génocidaire engagé par le régime national-socialiste allemand de 1933 à 1945. Où il est classique de tordre les faits historiques, de minimiser les actes avérés et les responsabilités réelles ou de contester tout bêtement la vérité scientifique établie.

Le fallacieux David Irving va ainsi traîner Deborah Lipstadt devant une cour de justice britannique (où c’est à l’accusé de prouver son innocence). Il l’accuse de l’avoir calomnié. Elle aurait à travers ses écrits porté atteinte à sa respectabilité et à sa réputation d’historien professionnel. Toute la difficulté pour Lipstadt sera donc, patiemment et minutieusement, en reprenant la somme des innombrables écrits de David Irving, de démontrer en quoi celui-ci manipule les faits historiques et produit effectivement des preuves tronquées qui ne sont pas de simples erreurs mais bel et bien des arguments délibérément trompeurs au service de théories racistes qui font l’apologie du nazisme.

Entourée de toute une fine équipe d’avocats et de chercheurs, Deborah Lipstadt parviendra-t-elle à ses fins ? Vous le saurez en suivant ce Procès du siècle, qui n’est pas une œuvre inutile, tant il est vrai que la vérité est rarement quelque chose d’acquis, qu’elle est souvent le fruit d’une construction idéologique, culturelle – et qu’il importe donc de savoir quelles sont celles qu’il s’agira de défendre tout autant que celles qu’il s’agira de combattre.

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