Les quartiers. Un monde d’histoires, d’érudition, de religions, de langues, de partages multiculturels. Bretagne Mouvement de la Paix y développe des activités de proximité. Le photographe Joël Lacire capte la substantifique moelle humaniste de ces échanges créatifs dans l’exposition Quartiers en paix à voir à la Maison des Associations jusqu’au 29 septembre. 

Après trente années dans le secteur du spectacle vivant (notamment à l’Opéra de Rennes), suite à un problème de santé, Joël Lacire reprend des études de cinéma. En 2015,  il entame une année de chargé de mission à Bretagne Mouvement de la paix. Au départ, son travail consiste à alimenter  le site et les réseaux sociaux. Mais l’artiste plasticienne Joséphine Lesmond effectue une résidence afin d’encadrer des Ateliers participatifs avec des enfants et des adultes du Blosne et de Maurepas. Le fruit de sa collaboration avec des populations à l’énergie salvatrice, donne lieu à des fresques sur les murs des deux quartiers rennais.

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Joël Lacire assiste à ces ateliers sur un trimestre l’été 2015 un appareil-photo à portée de mains (passion indéfectible depuis 1979, date d’achat de son premier Reflex). Il capture ces instants d’échange et de partage artistiques.  L’idée d’une exposition qui retracerait l’ensemble de ce travail mêlé à des images du quotidien lui vient naturellement. D’autant que la vie dans les quartiers n’a pas de secret pour lui. Il a vécu trente ans allée de Brno à Maurepas. Sa sensibilité s’y est développée et s’est consolidée ensuite à travers des voyages en périphérie d’Istanbul, Tokyo, Chicago et Montréal… De plus, les habitants connaissent son visage. Il n’a donc aucun mal à convaincre les animatrices et les bénévoles des centres sociaux de l’intérêt de son projet. Ce dernier se développe simplement avec une population fragilisée par les migrations, les guerres, les problèmes économiques de chacun. Les contacts se tissent en général pendant la préparation des prises de vues, à la faveur de rencontres avec les  parents et de discussions avec les enfants avec de riches et chaleureux échanges humains. Ainsi il reçoit un pot de confiture à chaque fois qu’il photographie une petite fille turque.

Son immersion au Blosne et à Maurepas dure un an sans réelle difficulté quant à la capture des images. L’unique problème réside dans l’obtention des autorisations parentales pour l’exploitation des photos. Certaines familles ne souhaitent pas que les portraits de leurs enfants soient rendus publics, notamment les populations du Maghreb plus difficiles à convaincre que les familles africaines ou du Moyen-orient. Mais après de multiples échanges de courriers par l’entremise des enfants, une nouvelle discussion s’opère. La mise en avant de quête de la paix et de la non-violence rencontre alors un écho satisfaisant.Et c’est fort de sourires, de bouilles d’enfants, de regards , de jeux, de dessins que Joël Lacire a investi la Maison des associations début septembre. Avec son regard à hauteur d’Hommes, il contribue à déconstruire des préjugés tenaces. Avec également une affection non feinte pour ces mômes qui constituent son quotidien désormais. Une autre forme de spectacle vivant bien réel cette fois.

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