Les Transmusicales 2015 et les décibels partout dans la ville c’est pour bientôt. Mais l’événement le plus intéressant de cette période d’effervescence rennaise (selon moi) est l’exposition de photographies par Jérôme Sevrette et Frank Loriou à la Maison des Associations, « Faces, images de la musique actuelle ». Si le vernissage aura lieu le jeudi 3 décembre à 18h30 pendant le festival, l’exposition est en place depuis ce lundi. Je vous propose une petite présentation, en attendant d’aller trinquer là-bas le jour J.
Je dois vous avouer quelque chose : je suis une des personnes les moins partiales concernant le travail de Jérôme Sevrette. Il est un de mes photographes préférés et surtout un ami depuis de nombreuses années. J’ai assisté à la naissance de son projet monumental Terres Neuves, nous avons collaboré, j’ai vu son travail évoluer au fil des années, et je suis évidemment très fière qu’il ait une place de choix dans le paysage artistique rennais.
Jérôme Sevrette est venu à la photographie par la musique. On sent les influences de Richard Dumas et Anton Corbijn dans ses images, ce qu’il ne reniera pas, mais elles ont aussi un style affirmé, affranchi des références. Dix-neuf photographies sont présentées, toutes dans un noir et blanc hyper contrasté caractéristique de l’artiste. La plupart sont récentes (le portrait de Mansfield.TYA date des dernières Rockomotives de Vendôme), quelques-unes sont plus anciennes (le sublime portrait de Xavier Plumas que je ne me lasse jamais de revoir), et le tout forme un bel aperçu de son travail de portraits de musiciens.
Je n’avais qu’aperçu le travail de Frank Loriou à travers la presse, ce fut donc une découverte, et une bonne. Cette sélection de vingt images sonnent dans une belle résonance avec celles de Jérôme Sevrette, qui l’a invité sur ce projet. Lui aussi est également immergé dans la musique, il est d’ailleurs aussi graphiste pour Rock & Folk. Son travail est exclusivement en couleurs et en argentique (Polaroid et Hasselblad), avec pas mal d’intérieur et lumières artificielles. Son style est épuré, brut, parfois abstrait (les photos des pieds de Arthur H et du reflet de voiture de Yann Tiersen) et toujours élégant.
Cette exposition donne à regarder un panel varié de la scène musicale actuelle à travers l’œil de deux photographes passionnés, avec chacun leur patte graphique qui s’harmonise parfaitement avec celle de l’autre. Vous pouvez en profiter jusqu’au 15 janvier 2016.
