Épopée post-punk underground et rock barré d’outre-tombe au Grand Soufflet

Avant une soirée de clôture jusqu’au bout de la nuit samedi 10 octobre, l’équipe du Grand Soufflet avait concocté la veille une épopée musicale bouillonnante entre charnière post-punk venu d’Outre-Manche et baby burn mutant en terre de légende. Retour sur un vendredi soir qui a tenu ses promesses, au-delà de nos espérances !

The Roughneck Riot-Karine Baudot

Après l’expérience iconoclaste Radikal Satan à 18h30, la seconde partie de soirée débuta avec The Roughneck Riot, allure d’enfants du rock (tatouages, piercing, teinture) mais formation bien huilée (née en 2005 à Warrington entre Liverpool et Manchester) aux titres  qui n’ont vraiment rien de débutant. Des pros, ultra-pros même, le folk punk chevillé aux instruments (guitare, batterie, mandoline, banjo et accordéon), les six musiciens (cinq garçons, une fille) enchaînent les titres sous influence Pogues et Clash avec une énergie et une jubilation euphorisantes, propres au rock anglais. Les veines battent dans les tempes, les visages dégoulinent de transpiration, les cordes des guitares tressautent, l’accordéon glisse dans les airs, les  baguettes de batterie claquent, les voix joyeusement rageuses se croisent, un concentré de dynamisme éructant et contagieux qui agite baskets, docks et autres chaussures sur la piste du Grand Soufflet. À plusieurs reprises, les aficionados du genre, bière à la main, s’embarquent dans un pogo effréné. The Roughneck Riot produit une prestation survoltée qui contente déjà les appétits d’un public gourmand. Papa Shawn Mac Doan protège ses ouailles et leur insuffle une patate digne des meilleurs fish & chips d’Outre-Manche.

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Changement de paysage pour le second groupe. Au revoir la cité industrieuse mancunienne, décollage pour les paysages enneigés de légende de Transylvanie, côté Hongrie, avec les Psycho Mutants. Ici pas de signe ostentatoire de rébellion, apparence à peu près classique. Le show démarre au son de la basse, de la batterie, de la guitare, d’une trompette, d’un banjo et évidemment d’un accordéon (marque de fabrique du Grand Soufflet). Bienvenue en terre inconnue en compagnie d’une formation qui décrit son répertoire comme du « sexy balkan voodoobilly ». Avec des titres de leur troisième album intitulé Baby Burn, autoproduit (tâche ardue que le financement d’un disque en Hongrie), les Psycho Mutants livrent une performance scénique de haute voltige entre complaintes tendues (dont l’emblématique  »No héro »), ballades plus soft et pures pépites affutées façon rock & silex, telle un « Everybody’s young god » abrasif qui re-bascule les pieds en mode pogo. Le leadeur charismatique Zoltán Karnics notamment, explose sur scène.  Ses incantations fiévreuses d’outre-tombe entonnées d’une voix rocheuse qui penche du côté d’un Nick Cave période Birthday party, déclenche une véritable liesse dansante. Le Dracula moderne s’installe dans la place et plante ses crocs dans le cerveau du public. Un bal des vampires-mutants dont on se délecte à sang à l’heure !

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Du psycho-rock barré façon mutants hongrois à savourer ici :

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