L’absurde se met en scène à l’Adec avec Machine R de Jean-Pierre Fermet

Jeudi 7 mai 2015, Machine R, pièce de théâtre écrite et mise en scène par Jean-Pierre Fermet, nous dévoilait l’absurdité de ses rouages sur la scène de l’Adec dans un joyeux bordel sonore et visuel. Enthousiasmant !

 Machine R

 

« J’ai gagné de haute lutte le droit. j’ai travaillé dur pour avoir le droit. vous oubliez que je n’aurai jamais le droit. Travaillez dur et vous aurez le droit vous aussi. Je n’oserai jamais rêver sans avoir le droit. N’oubliez pas que vous n’aurez jamais le droit »

Il n’y a rien sur cette scène, mise à part ces deux étranges individus : A et C.
A a  travaillé dur pour en arriver là. Il le dit, il a le droit. Le droit d’exécuter de curieuses instructions. Qui les lui envoie ? On ne le sait pas. Et ce n’est pas la question. Sa tâche, c’est de les accomplir, si absurdes soient elles. La finalité de celles-ci ? On ne le sait pas. Et ce n’est pas la question.
C, lui, est là pour l’observer, constater et noter ses méthodes de travail. Il en fera des statistiques. Et puis surement des courbes. De couleur rouge ou alors bleu.
Mais attention ! Malgré l’incongruité des demandes entraînant les deux protagonistes dans des situations toujours plus cocasses et incongrues –  renforcées par une mise en scène ingénieuse aux multiples trouvailles sonores et visuelles ainsi que par des jeux d’acteur détonnant – il ne faut pas pour autant prendre tout cela à la légère. Que non ! Et c’est avec une volonté farouche et une motivation sans faille que A tente de répondre, jusqu’à se faire violence lorsqu’il n’y parvient pas, aux instructions laissées par cette instance mystérieuse.

La scène se remplie petit à petit de divers éléments, d’objets de nature différente ( jouets pour enfants, téléphone, télescope, poêle à frire, nappe de pique-nique, etc… ) dans un joyeux foutoirs récréatif, recréant un semblant d’humanité à ces deux individus qui semblent ne plus en être pourvu, tout dévoués qu’ils sont à la bonne réalisation de ces maudites instructions. C’est qu’il faut réussir ! Il le faut puisqu’on a travaillé dur pour en arriver là et qu’on en a le droit. Le droit de réussir. Mais quoi ?

Cette absurdité ronronne tout le long de la pièce, portée par un texte ciselé emprunt d’un vocable aride, celui du « management sportif » et du « coaching entrepreneurial », créant un singulier décalage qui porte, entre rires et interrogations, à réfléchir sur son propre rapport à la machine. Une pièce où l’on jubile donc jusqu’au grand final qu’il vous sera possible de voir ( ou de revoir ) le 20 juin prochain ( l’heure et le lieu ne sont pas encore annoncés ).

Informations complémentaires

Interprètes : Paul-Henri Nivet et Goulven Personnic

Création sonore : Thomas Joly

Création lumière : Antoine Pansart

Scénographie : Chloé Goncalvez-Deal

Régie générale : Cassandre Colliard

Assistant son et régie : Valentin Dabo

Assistante mise-en-scène : Ophélie Lhermitte

Texte et Mise-en-scène : Jean-Pierre Fermet

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