Mythos se revêt d’un attrait particulier lors de la soirée du samedi. La formule soirée parole + concert s’en trouve modifiée de manière perceptible mais discrète depuis quelques années laissant place à une musicalité plus forte sous le Cabaret Botanique, plus décalée aussi bien dans la forme que dans le fond.
Arthur Ribo est un artiste qui improvise avec peu de choses. Une guitare et quelques percussions l’accompagnent, mais il y a surtout une épuisette et un panier duquel sortent des mots. Car, s’il faut décrire l’expérience que nous avons vécue, elle est simple : le spectacteur a glissé dans cette dite épuisette un carton avec un mot. Au hasard d’une main chanceuse, Arthur Ribo s’en saisit accompagné d’autres et le pose sur un tableau. Ce seront des accroches, des ancrages d’un texte en devenir qui très vite germe dans la tête de ce chanteur, slameur, scandeur dès que la musique démarre. Il y a des sourires, de l’attente à voir comment le placement de tel ou tel mots va bien pouvoir s’opérer ou bien rimer en si peu de temps et beaucoup d’inventivité. Le programme n’avait pas menti, c’est un concert dont vous êtes l’auteur.
Après un changement de plateau, la soirée musicale prend réellement le relais avec Faada Freddy. Où, s’il est question de musique, on en revient peut-être à sa première base et sa forme la plus épurée qui est la voix. Entouré d’une chorale de gospel, mêlant beat box et percussion corporelle. Ça groove et swingue et le public bien souvent plus calme à cette heure pour Mythos danse et se retrouve subjugué par les vocalises et l’énergie qui se dégage sur scène. On assiste à une prestation en un sens unique, un artiste qu’il faudra sûrement suivre dans les prochains temps. Untitled mais aussi indescriptible et à voir et à entendre assurément.
VKNG qui enchaîne n’est peut-être pas un groupe inconnu pour Rennes. Déjà en résidence à L’Aire Libre pendant les dernières Transmusicales, ils reviennent une nouvelle fois de manière peut-être inattendue sous un chapiteau. À coup de rock cold wave, de synthés et de guitare, le chanteur au physique hors-norme vocalise avec force et amusement avec le public. Un spectacle coloré qui, même s’il n’est pas du goût musical de tout le monde, reste une prestation de qualité.
Kadebostany est un joyeux bazar, une joyeuse fanfare. C’est une musique électro avec des cuivres, une chanteuse qui impose par sa voix un certain ordre dans un set qui donne envie de danser sous les lumières un brin stroboscopiques de par l’énergie qu’il se dégage de cette prestation. Rebeka Warrior (écouter notre interview en rapport) quant à elle ne nous a pas déçus avec un DJ SET assez attendu. Le chapiteau bondé danse sur un mix électro, fougueux et énervé dans lequel les morceaux de Sexy Sushi s’insèrent parfaitement.